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Eloïse Sudre, Famille d’accueil pour animaux à Toulouse.

Apporter sécurité, stabilité et bien-être aux chats et chiens. C’est la mission que s’est donnée Eloïse Sudre. A 23 ans, cette jeune étudiante toulousaine est devenue famille d’accueil et bénévole au sein de deux associations toulousaines pour animaux. Une passion qui l’anime depuis maintenant plus d’un an.

Tout part de son amour pour les animaux. « J’ai toujours été entourée d’animaux étant petite. Mais à un moment donné, je me suis dit, il manque quelque chose dans ma vie aujourd’hui » avoue Eloïse. En effet, son statut d’étudiante ne lui permettait pas d’entretenir un animal chez elle à l’époque. C’est finalement lors du premier confinement en mars 2020 que la jeune fille a une révélation. Alors que le covid frappe de plein fouet le pays, et que les restrictions empêchent les interactions sociales, elle ressent le besoin de se sentir utile.

“J’avais beaucoup de temps libre et j’avais envie d’utiliser ce temps pour en faire quelque chose de bien” confie-t-elle.

Eloïse décide alors de s’engager auprès de l’association pour chats et chiens Un Avenir pour eux en devenant famille d’accueil dès le mois de mars. Par la suite, en janvier 2021, elle devient également membre d’une autre association pour chats, Upala (Une Patte Pour l’Autre), pour laquelle elle agit aussi en tant que membre référente des familles d’accueil. Aujourd’hui, elle ne regrette pas son choix, bien au contraire. « C’est vraiment bien pour moi dans la mesure où j’ai le temps de m’en occuper. Je peux les aider à se sentir à l’aise, et leur trouver une future famille ».

Un investissement à temps plein

En effet, devenir famille d’accueil ne s’improvise pas. « Il faut être prêt à s’engager auprès des animaux. L’animal ne sera plus apte à aimer l’homme si ça se passe mal, et c’est foutu » déclare-t-elle. Les associations s’assurent donc de choisir des familles d’accueil adaptées en fonction de l’animal et de son besoin. Un chat qui ne supporte pas la solitude aura besoin par exemple d’une famille très disponible. Le premier rôle d’une famille d’accueil est donc le suivant : subvenir aux besoins primaires des chats ou chiens, mais aussi assurer leur confort, un sentiment de sécurité et de bien-être. Cependant, créer du lien avec l’animal peut s’avérer parfois difficile. La plupart des chats sont souvent issus de la rue et connaissent l’homme de loin, mais en ont peur. Avec certains chats, il peut même s’écouler quatre mois avant de pouvoir le caresser. Eloïse se rappelle notamment de la chatte Remix, que l’association Upala avait placé chez elle.

“Au début, c’était impossible de l’approcher, on ne pouvait même pas savoir si c’était un mâle ou une femelle. Elle a mis un mois à sortir des placards. Ça été un des cas les plus compliqués au début” confie la jeune fille.

Finalement, Remix fait désormais partie de la famille d’Eloïse. Cette dernière a décidé de l’adopter par la suite. Cependant, pour les chiens, l’approche est différente pour l’étudiante. La plupart sont en effet abandonnés par les propriétaires. « Ces chiens ont déjà eu une éducation. Notre travail ici est donc de déconstruire les mauvaises habitudes ».

S’adapter et faire du cas par cas

Justement, pour mener à bien toutes ces missions, Eloïse suit une certaine routine avec ses accueillis. « Pour les chiens, 7h, c’est la première sortie. Ensuite, je leur donne à manger, je pars en cours et je reviens à midi pour les faire ressortir. Pour les chats, c’est pareil. Le matin, je leur donne à manger et je change les litières. J’essaie de passer du temps avec eux pour jouer ».

Mais ce n’est pas toujours évident pour les familles d’accueil. Il n’existe pas de « fiche type » d’activités applicable à tous les animaux. Il faut savoir s’adapter et gérer les imprévus. Eloïse se souvient notamment des premiers chattons qu’elle accueillait et qui se sont fait vacciner du corriza. « L’un d’eux a développé la maladie qu’il avait déjà. Il a donc fallu que je l’amène plusieurs fois chez le vétérinaire. Il a aussi dû rester chez moi plus longtemps que prévu. » explique-t-elle. Parfois même, il faut jouer un rôle plus difficile, celui d’une mère. Il demande un investissement quasi-total. « Les bébés chats, c’est un gros investissement. C’est assez stressant au début car il faut les biberonner » souligne Eloïse. Elle a en effet dû les nourrir pendant un certain temps toutes les trois heures, avec la contrainte de devoir leur faire avaler la quantité nécessaire de lait.

En ce qui concerne les activités, là encore, la clé de la réussite, c’est le cas par cas. « J’adapte les exercices en fonction de l’animal et de leurs besoins. On ne peut pas généraliser avec eux » selon Eloïse. Chaque chien ou chat fonctionne différemment et nécessite un suivi personnalisé. « Rakim par exemple, un chat que j’accueille, a tout fait à l’envers. Le lien de confiance n’était pas créé et il est d’abord venu nous voir sans que l’on puisse le toucher. On a pu le caresser que bien après, alors que d’habitude, c’est plutôt l’inverse. ».

Le choix des adoptants : une mission fondamentale

Mais le rôle d’Eloïse ne s’arrête pas là. Elle doit aussi assumer ses missions de référente au sein de l’association Upala. Elle gère les familles d’accueil et fait le lien entre les adoptants et les familles d’accueil. Mais surtout, elle choisit les adoptants et s’assure de leur engagement. « Il faut vérifier qu’ils aient bien pris conscience de leur engagement auprès des animaux. Surtout des contraintes qui sont liées » affirme-t-elle. Et parfois, malheureusement, l’adoption ne marche pas toujours.

“Là par exemple, je retourne chercher Natao, un chat. La dame qui l’a adopté il y a 3 semaines n’en veut plus. Il miaule trop pour elle”.

Selon Eloïse, certains adoptants n’ont pas compris l’investissement requis pour adopter. D’où l’importance de les accompagner dès le départ et de bien les renseigner. Pour elle, finalement, c’est l’humain l’aspect le plus compliqué, et non l’animal. Le rôle de l’association est donc de guider les adoptants à agir dans l’intérêt de l’animal.  Mais surtout, il ne faut pas de retour en arrière pour lui.

Chaque départ d’un de ses accueillis dans une famille d’adoption est donc un moment toujours très dur pour Eloïse. Mais elle se console en se rappelant les raisons qui l’ont poussé à faire ça.

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