Interview d’Anna Castillo , invitée d’honneur de Cinespaña
L’actrice espagnole Anna Castillo est la tête d’affiche de ce festival Cinespaña qui se tient du 6 au 15 octobre à Toulouse et un peu partout dans la région ( voir article précédent sur notre site). Elle y présente plusieurs films : El Olivo (cycle scolaire), les Tournesols Sauvages, l’histoire d’une maman solo, Mediterraneo, film poignant sur les migrants sauvés en mer et Holly Camp. Surprise d’être à l’honneur de cet incontournable du cinéma ibérique (le Portugal se joint à la fête cette année), c’est avec un regard émerveillé par la densité de la bibliothèque de la Cinémathèque de Toulouse qu’elle s’est prêtée au jeu de l’interview avec Damien.
Hola Anna, tout d’abord, est ce que tu connaissais Toulouse et son festival ? Et qu’est ce que cela te procure d’y être mise à l’honneur cette année ?
Non, je ne connaissais pas la ville et je la trouve merveilleuse, j’ai pu m’y promener un peu, avec ce beau soleil, c’est magnifique. J’ai adoré le Jardin des Plantes ! En revanche, je connaissais le festival de nom, sans jamais y être venu. Quand j’ai dit autour de moi que j’allais être mise à l’honneur, j’ai eu des réactions du type “ Mais pourquoi, alors que tu es si jeune?“, c’était marrant ! Je vois une très bonne ambiance sur ce Festival, à la fois très détendu et très pro !
Justement, tu fêtes tes 30 ans ce Lundi. Est ce que tu t’attends à ce que l’on te propose d’autres types de rôles dans la décennie que tu vas démarrer ?
Je pense avoir beaucoup de chance car jusqu’à présent tous les personnages que j’ai campé étaient en accord avec mon âge, j’ai pu y apporter des touches personnelles au fil des ans, j’espère que cela continuera, je ressens qu’une étape se finit pour moi, et qu’une autre commence. J’espère que viendront à moi des personnages intéressants, avec beaucoup de nuances, de la profondeur.
El Olivo fait partie des films proposés par le Festival aux scolaires. Quel souvenir gardes tu de ce film qui t’a consacré ? (NDLR: Anna avait gagné cette année là le Goya d’interprétation féminine)
Un excellent souvenir, cela fait déjà 9 ans ! Ce fut la première fois que quelqu’un, en l’occurence Iciar Bollain, une grande réalisatrice, me faisait autant confiance. Je me rappelle en avoir été très émue et en avoir ressenti une grande responsabilité aussi. Le tournage était super agréable, nous avons tourné à Castellon puis à Dusseldorf en Allemagne. Et je me rappelle de grandes parties de rigolade ! Je me demandais même si j’étais dans mon rôle car mon personnage était censé souffrir et moi je m’éclatais !
Quelle part y a t il d’autobiographique dans ce personnage d’Alma, à la fois si caractérielle et si généreuse ?
Le personnage était très bien écrit, il n’y avait pas besoin de trop en rajouter. Ce qui nous rapproche sans doute avec Alma, c’est la force, la rage face à l’injustice et une certaine sensibilité, je suis également très émotive, comme elle. Je suis peut être plus expressive qu’elle, qui a beaucoup de douleurs cachés, quand moi j’ai tendance à tout dire. Nous nous rejoignons sur l’empathie, cette faculté à faire notre la douleur d’autrui.
On t’a ensuite vu dans Mediterraneo (à l’affiche du festival) ou encore avec ton nouveau film sur Netflix Nowhere, qui ont tous les deux une forte composante de critique sociale. Est ce le genre de rôles que tu recherches ?
En tant que spectatrice je suis fan du “cinéma social”, et je pense aussi que tous les films ne doivent pas forcément avoir cet aspect, mais en tant qu’actrice j’aime bien ça aussi, faire passer des messages, car c’est aussi le rôle de la culture à mon sens !
Un tournage en cours actuellement ?
Pas en ce moment, mais ce sera le cas en Janvier, avec un projet dont je ne peux parler pour le moment, et il y aussi le nouveau film de Rodrigo Cortés, qui s’appelle Escape, qui devrait sortir très prochainement.
Merci Anna, et bon festival Cinespaña !
Merci à toi, et excellent festival à tous les toulousains ! Rendez vous à Cinespaña !