La nouvelle jeunesse du disque vinyle
Cela fait déjà quelques années que le 33-tours a fait son grand retour sur le marché du disque. Et si on imaginait une clientèle nostalgique et vieillissante ; c’est en réalité une nouvelle génération de passionnés de musique qui reprend le flambeau.
Malgré les évolutions technologiques et le boom du streaming, les ventes de disques vinyles continuent de croître et se sont même trouvé une nouvelle clientèle : la jeunesse. En 2019, 42% des acheteurs d’albums vinyle avaient moins de 30 ans. Et malgré une année 2020 entravée par la crise sanitaire, la vente de disques à microsillons continue sa progression. Avec plus de 4,5 M d’unités vendues, 28% des ventes physiques et un chiffre d’affaires supérieur à celui du streaming vidéo, le vinyle séduit toujours plus le public français, à l’instar du Walkman.
Selon les chiffres du Syndicat national de l’édition phonographique (Snep), les ventes de disques vinyles ont même quintuplé en seulement cinq ans. Mais alors pourquoi la jeunesse se passionne-t-elle de ce support musical septuagénaire ?
Un effet de mode
À bientôt 22 ans, Manuela a déjà une petite collection de quelques dizaines de vinyles dont elle est très fière. « Je devais avoir 15 ans quand j’ai acheté ma première platine. Je suis passionnée de musique et le vinyle est un véritable objet de collection. Les sonorités ne sont pas les mêmes qu’avec la musique en streaming. C’était une évidence pour moi de commencer une collection de vinyles. » Son premier 33-tours, elle s’en souvient comme si c’était hier. « C’était l’album « Louis Armstrong and His Friends » et après je n’ai pas arrêté d’acheter de nouveaux disques ».
Quand je branche ma platine et que je lance du Iron Maiden, ça n’a rien à voir avec Spotify.
Ce retour en force du vinyle, Manuela l’explique avant tout par un effet de mode. « On retrouve des vinyles et des platines dans des magasins comme Urban Outfiters, et beaucoup achètent des disques pour l’esthétique. Sur Pinterest et Instagram on retrouve beaucoup de photos de vinyles ou de pochettes. Mais il y a aussi le côté nostalgique et collection pour les amateurs de musique ».
L’amour de la musique
Thibaut est lui aussi passionné de vinyles. « Je trouve que le disque a ce côté indémodable. Je n’ai pas connu l’âge d’or du vinyle mais quand j’écoute un album de ma collection c’est un peu comme si je voyageais dans le temps. » Ce jeune étudiant en psychologie a accumulé aujourd’hui entre 180 et 200 vinyles. Du dernier album de The Weeknd au pressage collector de Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club en passant par Bob Marley, cet aficionado de musique ne compte pas en rester là. « J’adore me rendre chez mon disquaire et lui demander quelles sont ses nouveautés. Je trouve ça beaucoup plus sympa que d’acheter à l’aveuglette sur internet et surtout c’est comme ça que je peux découvrir des disques que je n’aurais pas eu l’occasion d’écouter autrement ».
Bien qu’à l’air du numérique et dans un monde ultra dématérialisé ; en matière de vinyles les acheteurs continuent de se rendre chez un disquaire. Et si en France la vente de disques résiste mieux que dans la plupart des grands marchés de la musique, c’est bien grâce à la puissance du réseau de distribution physique, fort de plus de 4 000 points de vente.
Chez New Bullit au 20 rue des Lois à Toulouse, la fréquentation du magasin s’est significativement rajeunie depuis les cinq dernières années. « J’ai remarqué une baisse de l’âge des clients. J’ai beaucoup plus de jeunes qui ont la vingtaine et qui s’intéressent aux vinyles. Ils se sont trouvé une nouvelle passion et une nouvelle collection à construire. » explique Sebastien, le gérant de la boutique. « En général ils recherchent avant tout des classiques, des grands albums qui ont fait l’histoire de la musique. Et après mon rôle c’est de les rediriger vers d’autres artistes qu’ils connaissent peut-être moins et qui ont pourtant un véritable intérêt à être connus ».
Quand la nouveauté se mélange à la nostalgie
Parmi le top 10 des ventes de vinyles en 2020, il n’y a pas que des grands classiques de la musique. On retrouve aussi de la nouveauté avec en première position « Power Up », le dernier album d’AC/DC ou encore « Brol » d’Angèle sortit en 2018. Et cette nouvelle vague dans la mode du vinyle, les artistes contemporains n’hésitent pas à la surfer. PNL, Damso, Harry Styles ou encore Billie Eilish, tous ont sorti leurs albums en 33-tours. Et ceux qui streament le plus sont aussi ceux qui achètent les vinyles de leurs artistes préférés. Comme il y a 20 ans avec les CD, le vinyle est (re)devenu un objet de lien avec l’artiste et une manière de le soutenir.
Ping : Angèle sera au Zénith de Toulouse le jeudi 5 mai | WebToulousain.fr
un mega choppe a perpignan le novo 66Th floor au debut quartier gitan,ça chauffe dedans aussi.. welcome, boys & girls!