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A la Reynerie, une balade sonore et visuelle pour raconter l’histoire du quartier

Depuis mars 2021, l’association Un Œil sur ma Ville a mis en place une promenade à la fois visuelle et sonore autour du lac de la Reynerie à Toulouse. Le but : découvrir sous un autre oeil le passé historique et culturel du quartier.

Valoriser l’histoire et les patrimoines culturels d’un quartier à travers des dispositifs ludiques et participatifs. Voilà la mission que s’est donnée l’association Un Œil sur ma Ville avec le projet Un Œil sur Mon Quartier. Né en 2016 et après deux ans de travail avec les habitants du quartier, le résultat est là : une balade, composée de cinq panneaux, disposés autour du lac. Aujourd’hui, il permet un voyage dans le temps aux curieux qui veulent découvrir une autre image de la Reynerie.

” L’idée, c’est vraiment de parler d’Histoire à travers les anecdotes, les souvenirs des habitants. De raconter le patrimoine culturel à travers leur mémoire. Et d’écouter les récits pour pouvoir interagir ” explique Audrey Segneuric, médiatrice culturelle du projet

Sur ces panneaux, les visiteurs découvrent trois éléments. Le premier est une photographie d’archive imprimée sur plexiglas transparent. Le but est de superposer la vue historique du passé avec la vue actuelle. Ce qui permet aux participants de voir les mutations architecturales et urbaines. Le second élément est un encadré historique, sur la vie festive du quartier ou l’aménagement du lac par exemple. Enfin, le troisième, ce sont les pastilles audios. Des témoignages d’habitants sous forme d’un QR Code que l’on peut scanner et écouter avec le téléphone, ou sur le Soundcloud.

Un dialogue intergénérationnel

Ces podcasts sont d’ailleurs la particularité et la nouveauté mise en place cette année. Le but étant d’ajouter une dimension sonore à la balade, mais aussi de créer un dialogue intergénérationnel. Ils ont en effet été réalisés par un groupe de cinq adolescents de 11 à 15 ans en partenariat avec l’association Bas d’Immeuble et La Disquette. Ils sont allés interviewer les habitants, qui leur ont raconté leurs souvenirs et leurs anecdotes, pour ensuite réaliser les montages audios.

” Ce qui est intéressant, c’est la discussion et la transmission de la mémoire entre deux générations. Ces jeunes ont vu la différence entre la vie d’avant, et ce qu’ils vivent aujourd’hui ” détaille Audrey Segneuric

Un exemple fort de ce patrimoine mémoriel est celui du Festival Racine et de la fête Foraine sur la place André Abbal, très présent dans les souvenirs des anciens. Visible et expliqué sur le premier panneau « Les Majorettes » à la sortie du métro Reynerie, il est décrit avec nostalgie par les habitants comme un événement joyeux qui participe à une bonne image du quartier. « Les anciens ont envie de raconter une histoire aux jeunes, de leur donner envie d’en savoir plus sur leur quartier et d’être les futurs acteurs de demain » explique Ludovic Calvet, coordinateur du projet.

Premier panneau "Les Majorettes" racontant l'histoire du Festival Racines et de la fête Foraine © Chloé Le Meur
Premier panneau “Les Majorettes” racontant l’histoire du Festival Racines et de la fête Foraine
© Chloé Le Meur
Un axe participatif fort

Mais si l’objectif est de faire découvrir un quartier qui renferme une histoire et des mémoires qui touchent autant à l’histoire contemporaine qu’ancienne, l’autre axe principal du projet reste celui de la participation. En réalité, cette balade est le fruit d’un travail réalisé avec les habitants du quartier grâce à des ateliers participatifs. Ainsi, les habitants ont effectué eux-mêmes les recherches historiques et les recherches d’archives. Et ils ont raconté l’histoire de leur quartier avec leurs souvenirs.

” Le parcours, c’est un peu la trace de ces ateliers. On a voulu valoriser la parole et la mémoire vivante et sensible des gens plus que l’histoire, pour la mettre dans l’espace public ” explique Audrey Segneuric

Et cet axe participatif fort se retrouve d’ailleurs dans la balade. Car s’il est possible de faire des visites seuls ou en groupe gratuitement, l’association propose aussi des visites guidées pour un tarif plein de cinq euros. Elles amènent d’autres éléments ou approfondissent ce qui est écrit sur les panneaux. Mais elles invitent aussi les visiteurs à s’exprimer sur certaines anecdotes.

” Le fait d’être en groupe permet de pousser le dialogue. Avec mon enceinte, on écoute ensemble les témoignages et on rebondit. Ça créé une sorte de dialogue ” déclare la médiatrice

Elle se souvient notamment avoir reçu deux anciens habitants du quartier dans les années 80 lorsqu’ils étaient adolescents. Durant la visite, les témoignages audios leur ont permis de se remémorer des anecdotes qu’eux aussi avaient vécu, créant alors un dialogue indirect entre leurs propres souvenirs.

Quatrième panneau "Planche à Voile"
Quatrième panneau “Planche à Voile”
© Chloé Le Meur

Visible jusqu’en septembre, ce projet n’est présent que sur le quartier Reynerie. Mais il s’inscrit dans une démarche plus large de valoriser les zones rurales et les quartiers prioritaires, souvent méconnus. Dans ce cadre, un autre projet de valorisation est actuellement en cours dans le quartier Rangueil-Saouzelong. Le 3 juillet, il sera inauguré par une balade sonore et visuelle ouverte au public.

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