Retour du Walkman
« Attaché à votre ceinture, écoutez votre musique n’importe où, adoptez le Walkman pour seulement 39$95 ».
Il y a 40 ans, Sony commercialisait son baladeur à cassette. Vendu plus de 220 millions d’exemplaires à travers le monde. Le Walkman fait son grand retour.
Signe particulier :
Ce tout premier baladeur cassette permettait d’écouter sa musique préférée n’importe où. Ce qui, croyez-le ou non, était révolutionnaire à l’époque.
Version 2.0 :
À première vue, le design carré de ce Walkman fait très années 80, mais il a un lecteur de MP3.
Upgrade 2020 :
Outre le fait que cette petite boîte lit non seulement les cassettes mais aussi les fichiers MP3, elle dispose d’une mémoire de 16 gB.
Autre avantage: grâce au Bluetooth, ce walkman peut être utilisé avec un casque sans fil et sa batterie offre une autonomie de 26 heures, soit nettement plus qu’avant !
Prix : 440 euros.
Révolution technologique
Marque déposée par Sony en 1979, le walkman est un appareil portatif permettant d’écouter de la musique avec des cassettes audio. L’objet repose sur la compacité de la cassette audio et sur les écouteurs.
Pouvoir écouter de la musique où et quand on le souhaite. En 1979, le walkman est un véritable bouleversement.
Si l’invention ne revient pas à Sony, c’est lui qui fait du walkman un véritable phénomène de société.
La légende dit que c’est le père fondateur lui-même, Akio Morita, qui, souhaitant écouter de la musique en stéréo durant l’un de ses voyages, aurait demandé une version simplifiée et miniaturisée du lecteur enregistreur mono Pressman que Sony avait lancé en 1977.
Le premier modèle est commercialisé au Japon, le 1er juillet 1979.
Baptisé le TPS-L2, le walkman est bleu métallique, symbole de la modernité technologique des années 1970.
Deux mois après son lancement, 30.000 exemplaires sont vendus et 50 millions le seront en dix ans.
Bouleversement culturel, le walkman devient partie intégrante de la société de consommation. Le mot apparaîtra en 1986 dans l’Oxford English Dictionary, et entre dans le Petit Larousse en 1981.
Les années 70, les années de la révolution musicale
Le walkman bouleverse la manière de consommer la musique.
La musique devient mobile, s’individualise et des milliers de gens, tous équipés d’un casque, écoutent désormais leurs artistes et morceaux favoris dans les transports en commun, les files d’attentes, ou en marchant dans la rue.
La radio d’abord, les casettes ensuite.
Dans les années 70, la musique se démocratise. Les radios pirates diffusent depuis les eaux internationales de nouveaux genres musicaux, et des artistes plus internationaux.
En 1981, les anciennes radios pirates deviennent des « radios libres», et peuvent désormais s’écouter à partir du walkman. La radio n’est plus un monopole d’Etat et l’autorisation des radios libres, par le gouvernement mitterrandien, permet à des milliers d’auditeurs d’entendre leurs émissions favorites n’importe où, à toute moment de la journée.
La population française accède alors à une plus grande diversité musicale, et notamment aux standards américains.
Le walkman permet alors d’écouter du rock ‘n’ roll et du rythm and blues, musique longtemps décriée, sans gêner les autres et en toute intimité.
Un bouleversement culturel
Le principal objectif de la maison Sony est de s’adresser à un marché jeune.
La démographie Française se compose en 1979 d’une population jeune, ayant grandi dans un contexte de Guerre Froide, période de progrès technologique.
La culture, qui se mondialise, est plus accessible, et les populations du monde entier sont désormais demandeurs de nouvelles innovations, dont notamment de pouvoir écouter de la musique où et quand elles le souhaitent.
Le walkman s’inscrit dans cette époque d’effervescence musicale et culturelle. A l’heure de l’américanisation, le nom « Walkman » vient directement du héros Superman.
En effet, la popularité de ce héros dans les années 1970 est telle que les inventeurs décident de baptiser l’appareil « Walkman ».
Un concept qui dure
Si en 2009, le modèle du walkman semble « has-been », le concept lui, perdure.
Repris avec le compact disque, puis avec la mémoire numérique via les baladeurs MP3, le walkman se banalise et survit à la disparition des cassettes et l’arrivée du disque.
En effet, dès 1984, Sony lance un lecteur de CD portable, qui s’écoule à plus 120 millions d’exemplaires.
Il y a embrouille concernant le véritable inventeur du Walkman
En réalité, le concept de baladeur musical aurait été inventé sept ans plus tôt, en 1972, et breveté en 1977, par un Allemand du nom d’Andreas Pavel. Son invention s’appelait Stereobelt (ceinture stéréo).
Andreas Pavel affirme qu’il aurait fait une démonstration à des représentants de Sony à Düsseldorf en 1976, et que ces derniers n’auraient manifesté aucun intérêt. Pourtant, un an plus tard, Sony sortait le Walkman. Il s’en suivra 20 ans de bataille judiciaire, qui se solderont, en 2004, par un accord secret entre Pavel et Sony, portant probablement sur plusieurs millions de dollars.
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