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Entrevue avec Julie Gayet et Nicolas Vanier pour “Poly” au CGR Montauban

Le Cinéma CGR de Montauban avait fait les choses en grand pour la venue de Julie Gayet et Nicolas Vanier à l’occasion de l’avant-première de “Poly”.

Nous avons pu échanger avec eux lors d’une petite entrevue en présence d’un journaliste du Petit Journal et Katie notre journaliste en herbe.

Bonjour Julie Gayet et Nicolas Vanier. Merci beaucoup de nous accorder un peu de votre temps et d’être venu à Montauban.

Nicolas : C’est imposé par le distributeur. Nous ne sommes pas là par plaisir (rires collégiaux).

Julie : Non, c’est un plaisir. Il dit n’importe quoi.

Nicolas, vous êtes un amoureux de la nature, est-ce que vous aviez un coup de coeur pour la région du tournage ou c’est à force de repérage que vous avez trouvé l’endroit idéal ?

Nicolas : C’est tout à fait par hasard. Un hasard heureux puisque j’étais en préparation de mon précédent film qui s’appelle “Donne-moi des ailes” en Camargue. Et un weekend tout mon équipe est partie dans sa famille, alors que je suis resté sur place pour aller visiter, avec ma petite voiture de location, le Gard et les Cévennes que je ne connaissais pas du tout.  Je suis tombée complètement amoureux des paysages, des villages, des gens que j’ai rencontré. Et j’ai eu envie de tourner là. Je n’ai jamais regretté.

Pourquoi avez-vous choisi de situer votre action pendant les années 60 ?

Nicolas : Déjà c’est plein de couleurs (Nicolas Vanier nous montre les voitures à proximité). Vous avez vu les voitures, elles sont toutes grises. Vous avez vu les couleurs des voitures dans le film (rires) ? Il n’y a pas photo.

Oui en effet beaucoup de couleurs.

Nicolas : Ce qui va bien avec les couleurs du début de l’été, les costumes. On s’est éclaté. C’est fabuleux au cinéma d’avoir toutes ces couleurs. Je pense qu’il fallait rester dans quelque chose de nostalgique pour “Poly” comme pour “Belle et Sébastien”.

Est-ce que comme pour “Donne-moi des ailes” une relation a été mis en place entre le poney et Cécile avant, pendant et après le tournage ?

Nicolas : Oui tout à fait, on a créé la relation bien avant le film. Elisa allait tout les weekend voir Poly, monter pour qu’effectivement en arrivant sur le film la complicité entre les deux soit au beau fixe.

Vous avez fait, il paraît, un casting assez important ?

Julie : Oui très, 2800 petites filles

Nicolas : C’est un sacré travail de sélection. De 2800, on passe à 100 puis à 15. Là on voit la capacité des filles restantes à supporter de longues séances de travail, pouvoir jouer de façon naturelle. J’aime beaucoup rencontrer les parents, cela rentre en ligne de compte pour un tiers de mon choix. Et après c’est quelque chose d’instinctif.

Julie : Le choix d’une mère (rires collégiaux).

Justement en parlant du choix de la maman. Julie vous êtes actrice, mais aussi productrice. Comment faites-vous vos choix de rôle et de production ? Est-ce en lisant le scénario ou c’est la passion et l’envie qui anime la personne qui va vous présenter le projet ?

Julie : Ah !.. Je crois que c’est d’abord la passion qui anime la personne qui vient me le présenter, c’est certain. Toujours l’humain, les rencontres et la sincérité du projet porté. Nicolas il était complètement passionné et entier. J’ai dû même abandonner le reste de mes activités pendant 3 mois parce que quand on s’est rencontré il m’a dit : “C’est dans la nature, on part”. Il me montrait déjà des photos de la vallée. C’est ça qui vraiment inspire Nicolas. Il me disait : “Il y a un poney, il y a un enfant. On est dans la nature, c’est nous qui allons nous adapter. Et c’est vrai que si tu fais des allers retours à Paris ça va être compliqué”. C’est la première fois qu’un réalisateur me demande de rester sur le lieu de tournage pendant 3 mois.

Une immersion totale ?

Oui, c’était une merveilleuse aventure. C’était franchement le rêve !

Julie, vous êtes engagés dans de nombreuses associations et vous défendez  plusieurs causes. Est-ce qui vous a plu c’est l’envie de défendre la cause contre la maltraitance des animaux ? 

Julie : La grande cause que je défend toujours c’est les femmes. Toutes les causes en reviennent aux femmes que ce soit l’endométriose, le football féminin, la fondation des femmes et les violences faites aux femmes.

C’est vrai que mon engagement est vraiment tourné vers ça et s’était même touchant. J’ai trouvé cela formidable que Nicolas transforme ce personnage de petit garçon. Dans la série qu’on regardait quand on était petit c’était Mehdi, un petit garçon qui jouait. Et Nicolas en a fait une petite fille.

Il y a eu “Belle et Sébastien” mais aussi “Donne-moi des ailes avec un garçon. Je trouve que c’est un vrai acte assez engagé d’avoir mis une petite fille. Pouvoir rêver d’avoir une petite fille en personnage principal je trouve cela formidable.

Nicolas : Je trouve ça formidable que ce soit Julie qui incarne ce personnage dans le film que vous avez vu et qui dit : “Oui je sais les femmes ne doivent pas voter, ne doivent pas penser”.

Oui, elles ne doivent pas conduire, exercer un métier..

Nicolas : C’est ça, on en parlait avec Julie hier…

Julie : C’était il n’y a pas si longtemps que ça. Et c’est vrai que les enfants ne savent pas cela. On peut aller voir le film en famille, c’est une bouchée d’air frais mais ça permet aussi des discussions. Comme le fait que mon personnage est en pantalon ce qui était à cette époque nouveau et choquant, hyper moderne. Après il y a eu les mini-jupes. Il y a quelque chose que je trouve intéressant dans les films familiaux c’est qu’à la suite on peut en discuter et c’est des valeurs vraiment que je défends.

Un vrai plus ?

Julie : Oh oui, c’était merveilleux, un véritable cadeau.

Pour la scène ou Poly et Cécile sont sur une embarcation, est-ce que c’était sur une vrai rivière ? (Katie)

Nicolas : Oui, oh oui, oui, oui ! Elle me fait plaisir ta question parce que figure toi que c’était une de mes angoisses. Les personnes qui étaient chargé de la préparation du poney et surtout tout un univers dans le cinéma que je déteste qui est celui des assurances à outrance, nous interdisaient de pouvoir faire en vrai cette séquence. On avait des plongeurs c’était en sécurité absolue. Comme parfois dans la vie il faut un peu savoir franchir le ligne et le directeur de production a accepté qu’on tourne la séquence en vrai. En fait quand on était sur place avec évidemment la maman d’Elisa, on a pris le risque  de faire ça en vrai. Un risque qui était de zéro d’ailleurs. Normalement on devait faire la scène avec le radeau devant  un fond vert puis on rajoutait la rivière cela n’aurait rien donné et je ne voulais pas ça. On a réellement tourné la scène. Par contre il ne faut pas le dire mais en dessous du radeau, il y avait des plongeurs avec des oreillettes au cas où Elisa tombe dans l’eau. En plus elle savait parfaitement nager il faisait 43 degrés à l’ombre (rires). En fait elle plongeait tout le temps au grand désarroi des plongeurs (rires).

Julie : Et le poney aussi (rires). Tout le monde avec l’équipe technique, on a tous fini à la rivière à la fin. Il y avait une vague de chaleur à ce moment là et le village de Montclus dans la vallée de la Cèze a eu un pic de chaleur record à 46 degrés à l’ombre. Du coup on s’est tous jeté dans l’eau (rires collégiaux). C’était merveilleux, ça faisait longtemps que je n’avais pas nagé ainsi dans une rivière c’était magique. Un beau moment de complicité.

Julie avez-vous une anecdote de tournage avec Elisa ? (Katie)

Julie : Oh la la, j’en ai plein ! Mais la première c’est quand on s’est connu au début et qu’on faisait des essais de vêtement. On était dans l’époque des années 60. On regardait les robes, comment on s’habillait à l’époque. Pour créer mon costume je me suis inspirée de Sylvie Vartan.

Elisa cherchait elle aussi son costume. Je lui ai fait remarqué que dans les années 60 on ne dansait pas comme aujourd’hui. J’ai essayé de lui montrer comment on dansait le twist. Et c’est comme ça que Nicolas s’est inspiré de la séquence pour l’intégrer à la scène où Cécile essaie de remonter le moral de sa maman. C’était un jeu pour apprendre à Elisa et c’est devenu un moment du film.

Nicolas : Elisa était toute timide au début elle n’osait pas et puis après…

Julie : On ne l’arrêtait plus (rires).

Les enfants qui jouent dans le film sont du village ?

Nicolas : Que des enfants du coin. Tous les figurants, la cuisine… On a fait tous ce qu’il était possible de faire avec la régions et les habitants. C’est pour ça que les gens se sont complètement approprié le film car il avait tous un oncle, un fils, un grand père qui avait participé au film. C’est ce que je fais dans tous mes films.

Pour la caricature des gendarmes, vous aviez un compte à régler avec eux (rires collégiaux) ?

Nicolas : Ce n’est pas un compte à régler, c’est qu’on les aime tellement ces gendarmes à Saint Tropez (rires).

C’est donc un clin d’oeil ?

Julie : Oh oui, et puis il m’ont tellement fait rire. là tu vois Katie, c’était dur parce que je devais jouer la maman super inquiète vu que j’ai perdu ma fille, je suis désespérée. J’arrive au café et les idiots n’arrêtaient pas de faire des blagues. c’était un enfer, je n’y arrivais plus. Tu comprends je devais jouer, mais j’ai eu quelques fous rires et je devais me mordre les joues pour ne pas rire tellement ils étaient drôle. Le “Taki valki”,  je n’arrêtais pas de rire (rires). Non les deux gendarmes étaient très très bon.

Il y a un petit garçon qui a des allures avec sa casquette de “ptit Gibus” dans la guerre de boutons. C’est bien ça ?

Julie : Oui

Nicolas : De toute façon quand on écrit et qu’on réalise, on s’inspire forcément de son histoire. Son histoire avec le cinéma, personnelle. Et en effet “La guerre des boutons”, “Les gendarmes de Saint Tropez” font partie de ma propre histoire. Le personnage de Julie on a regardé beaucoup de photos de Sylvie Vartan pour la coiffure, les robes. On s’inspire forcément et c’est un vrai plaisir.

Vous vous êtes inspiré un peu de la série, du roman mais vous vous êtes inspiré de votre propre histoire avec Punky. Est-ce qu’il y a une scène qui s’est réellement passé avec votre poney et que vous avez mis dans “Poly” ?

Nicolas : J’ai effectivement vécu une très très belle histoire avec un petit poney, enfin un quarter horse. C’est des chevaux qu’on trouve dans les montagnes rocheuses. J’ai vécu un an avec lui, c’était mon copain.

Je le laissais même en liberté. Le soir quand je campais il partait. Je sifflais, il revenait. Je me suis bien évidemment souvenu de ces moments. Souvent le midi on s’arrêtait une heure ou deux parce que je partais très tôt. Au mois d’octobre, novembre il faisait vraiment très froid parfois il y avait du vent. J’avais appris à Punky à se coucher. Une fois qu’il avait brouté il le faisait et je me couchais contre lui pour profiter de sa chaleur. Cela m’a inspiré le petit moment ou dans le film Elisa est couchée contre Poly. C’était étonnant parce que Punky se couchait toujours de façon à ce que je n’ai pas le vent sur moi, je pense que c’était instinctif pour me protéger. C’est dingue.

Julie : C’est très beau l’instinct des animaux.

On parle des rôles féminins mais il y a aussi François Cluzet qu’on reconnait bien et puis Patrick Timsit qui est impressionnant en méchant. Un vrai rôle de composition ? 

Julie : Oh oui, il était incroyable !

Nicolas : Il avait une de ses gouailles c’était parfait. C’est vrai qu’il a pris son rôle de Brancalou à coeur et a fait en sorte qu’on le déteste tout le long du film. C’est super.

Avez-vous des projets ?

Oui même si avoir des projets en ce moment dans le cinéma c’est compliqué (rires). Mais oui je pense tourner une comédie au mois de mai 2021. Je vais sortir un petit peu de mon registre habituel. Et puis j’aimerais adapter le roman que j’ai écrit sur la ruée vers l’or en Alaska. Le roman s’appelle “L’Or sous la neige”. J’ai ces deux projets.

Intéressant. Et vous Julie ? 

Je tourne actuellement avec Chantal Ladesou la suite de “C’est quoi cette famille” et “C’est quoi cette mamie” qui s’appelle “C’est quoi ce papy”. C’est le troisième volet de la saga qui a vraiment très bien marché. Alors le troisième sortira pas avant l’été 2021.

Mais c’est vrai que c’est une période tellement compliqué qu’on est heureux de faire cette tournée pour dire aux gens de venir nous voir dans une salle de cinéma. C’est quand même une sortie familiale tellement chouette, il faut que les gens retournent en salle sans peur. On utilise cette tournée pour rassurer et dire que les cinémas mettent tout en oeuvre pour respecter le protocole sanitaire.

Rien à voir avec une soirée à la maison devant la télévision. 

Oh oui ce n’est pas du tout la même chose, on le voit et on vis le film différemment. On a l’écran géant, le son, l’ambiance. Aller voir le film au cinéma en famille ce n’est pas la même chose que de le regarder chez soi, là on est tous ensemble. Je sais que ça va reprendre doucement comme le théâtre qui va prendre plus de temps et les concerts pour lesquels ce sera encore plus long. il me semble qu’il faut soutenir ce secteur et retourner au cinéma. Et “Poly” pour ça il est assez merveilleux car c’est une bouffée d’air frais. J’ai eu l’impression pendant le confinement de voir les animaux qui venaient dans les villes pendant que nous nous étions à l’intérieur.

La Seine dans Paris qui se nettoyait encore et encore. Elle devenait de plus en plus transparente. Elle prenait un mètre de transparence. Et à la fin on voyait le fond. Alors on voyait les caddies, les trottinettes jetaient dans la Seine. Il y avait des personnes qui faisaient des concours de pêche à l’aimant pour ramasser tous ce qu’il y avait dans la Seine (rires).

Je me disais : “Tiens la marque de l’homme sur la nature elle est visible là avec le confinement”. Et c’est un des sujets de Nicolas ce rapport à la nature donc je trouve que le film fait du bien vraiment dans ce sens.

après cette entrevue, Julie Gayet et Nicolas Vanier ont suivi Christel Nolot, la directrice du CGR de Montauban qui leur avait réservé une petite surprise. Elle avait eu l’incroyable idée de convier les bénévoles de l’association « Les 3 dindes » de l’Honor de Cos, un refuge pour animaux de la ferme maltraités ou abandonnés. A la suite d’un discours et d’une présentation passionnée de Lisa  la présidente de l’association et des bénévoles, Nicolas Vanier et Julie Gayet y ont tout de suite adhéré.

Après avoir signé l’affiche du film pour le cinéma avec une petite dédicace en prime. Ils ont attendus l’annonce de leur présence à la salle contenant 300 personnes.

Lors de sa présentation du film “Poly” au public, Nicolas Vanier a invité les spectateurs à rejoindre eux aussi l’association “Les 3 dindes” en signifiant que lui avait franchi le pas.

Après des petites questions assez pertinentes et des échanges de rires avec le public Julie Gayet et Nicolas Vanier ont posé avec les spectateurs et sont repartis juste avant la projection du film pour continuer leur tournée des salles.

Demain mercredi 21 octobre 2020 c’est la sortie officielle de “Poly” sur nos écrans dans toute la France et donc au cinéma CGR de Montauban dont voici les horaires :

Et j’ai une bonne nouvelle pour vous, Nicolas Vanier sera à Lourdes ce vendredi 23 octobre 2020 au 1er festival Ecran Jeunesse. Il sera en séance de dédicace mais aussi en conférence pour parler de l’adaptation du roman à l’écran. Retrouvez tous le programme du festival et les nombreux invités sur le site officiel.

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