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Entrevue avec Luka Peros, l’intriguant “Marseille” de la série “La Casa de Papel” au HeroFestival de Marseille.

Le HeroFestival de Marseille avait convié le mystérieux  “Marseille” de La Casa de Papel incarné par l’impressionnant Luka Peros.

Luka Peros fait partie de la distribution de la saison 4 de la série qui sort en France sur Netflix le vendredi 03 avril 2020.

Nous avons eu la chance de converser avec lui sur la série La Casa de Papel mais aussi sur l’ensemble de sa carrière qui regorge de films plus incroyable les uns que les autres.

Bonjour, Luka. Merci beaucoup de nous accorder une interview. Comment vivez-vous votre journée ?

C’est excitant. C’est ma première participation à une convention en tant que membre du casting de la série Casa De Papel. Non seulement en tant qu’acteur mais aussi en tant que fan. C’est intéressant. Je n’ai pas encore eu assez de temps pour tout regarder mais j’irai plus tard lorsque j’en aurai terminé avec mes obligations, pour vraiment voir combien de gens sont là, comment ils sont habillés… De ce que j’ai vu jusqu’à présent, ça a l’air fou, c’est génial! J’ai hâte de tout voir.

Vous incarnez Marseille dans la série “La Casa De Papel”. Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce rôle ?

L’incertitude. D’être complètement dans le noir. Les producteurs et créateurs de la série ne nous donnent pas énormément d’informations. Ils nous laissent nager et essayer de survivre. J’étais intrigué par le rôle. Et puis un personnage qui ne parle pas beaucoup, il ne peut pas juste s’asseoir et être là. Il faut être présent dans son rôle et c’était très exigeant, c’était très difficile et c’était un challenge. C’est ce que j’ai apprécié. J’ai également aimé voir la réaction des autres personnages de la série par rapport à l’arrivée de mon personnage et leurs interactions avec lui.

Qu’elle était la scène que vous avez le plus apprécié tourner dans “Papillon” de Michael Noer  ?

La scène dans la « jungle » où ils transportent le corps de Julot qu’ils sont censés amener jusqu’au bateau puis le jeter à la mer. Et également la scène du fouet quand je dois fouetter Rami Malek. C’était difficile parce qu’on a tourné pendant 3h… D’un certain angle, puis d’autre autre, avec deux caméras. C’était exigeant physiquement mais aussi émotionnellement. Plus tard ce jour je me suis littéralement effondré en larme en appelant ma femme depuis la piscine de l’hôtel. J’essayais d’oublier ma journée mais j’étais tellement lessivé parce que j’avais exprimé tellement de colère et  de haine pour tourner cette scène. Cela combiné à ces 3h d’activités physiques pour fouetter… tout mon corps souffrait, tous mes muscles. J’ai utilisé mes « muscles à fouetter » je ne sais pas lesquels ils sont mais j’avais mal depuis mes pieds jusqu’à mes fesses! Parce que j’y suis vraiment allé, je voulais montrer cette rage, cette méchanceté. En plus du livre d’Henri Charrière, on a également utilisé beaucoup d’informations du récit de René Belbenoit « La Guillotine Sèche » parce que ce livre est encore plus intense et plus précis par rapport à ce qui se passait à cette époque dans les colonies Françaises. Nous voulions faire ressortir cette rage et donc cette scène du fouet était très difficile.

Et la seconde scène, c’est quand Julot se fait guillotiner. Le décor pour cette scène, la prison, a été construit en 2 mois entièrement en plâtre et en bois. J’étais debout dans ce décor à côté de la guillotine pour tourner quelques prises et tester si la guillotine fonctionnait correctement. Je me tenais très droit interprétant mon personnage de Santini, et quand cette lame de métal de 100kg est descendue le long de la guillotine je me suis complètement affaissé. J’en ai encore la chair de poule! C’était horrible!

Donc voilà c’était deux moments ahurissants de Papillon mais c’était un super projet, très sympa à faire.

Vous interprétez un cruel officier Allemand dans “Le Photographe de Mauthausen”. Comment avez-vous vécu ce rôle, qui est quand même un pan de l’histoire puisque c’est tiré d’une histoire vraie ?

J’ai fait des recherches. Karl Schulz était à Mauthausen, mais il n’était pas aussi méchant. Il a passé 2 ans en prison puis il a été libéré sans aucune charge contre lui. Il était de Cologne et il est décédé dans les années 80. Nous avons pris le nom de quelqu’un et les témoignages d’autres personnes ont été incorporés dans le scénario. Donc ils ont ajouté à mon rôle de Karl Schulz des actes d’autres personnes.

Dans les camps il était très sec et strict mais dans la dernière scène dans le compartiment à gaz, où on l’extirpe et où il est totalement perdu en cherchant à s’échapper des Américains et à se débarrasser des preuves des prisonniers ; cette rage que je ressentais était très similaire à celle que j’avais éprouvé pour la scène du fouet avec Rami Malek. J’étais tellement dévoué émotionnellement qu’il m’a fallu un mois et demi pour me remettre de ce rôle.

 

C’est la nature la plus haineuse et la plus ignoble qu’on peut retrouver chez l’être humain et ce qui m’a fait peur encore une fois c’est que je puisse retranscrire ces émotions envers d’autres personnes. Il m’a fallu un mois et demi, pas que je ne pouvais pas dormir mais je n’étais pas bien. C’était un projet fou à faire, c’était très dur physiquement – surtout pour d’autres acteurs – mais ça a laissé une marque sur moi. C’était difficile de quitter ce rôle… Maintenant je n’aime pas regarder ce film, ça me fait peur !

Une scène assez impressionnante c’est quand le grand officier Allemand donne une arme à son fils et qu’il tire…

Oui mais c’était normal à cette époque. C’était normal, on enseignait la haine aux enfants, aux jeunes, aux familles. C’est l’idée Nazi d’une grande Allemagne et c’est ce qu’ils enseignaient à leurs enfants, c’était normal. Mais de le voir dans un film ça donne des frissons… Enseigner à des enfants la haine envers n’importe qui de différent, c’est mal, très mal mais c’était comme ça. Nous avons essayé de retranscrire le plus fidèlement possible cette époque et malheureusement c’était comme ça.

Vous parlez couramment plusieurs langues ?

Oui je parle plusieurs langues. Mon français, comme vous pouvez le voir je le comprends mais j’ai du mal à le parler par manque d’entraînement. Je l’ai étudié pendant 9 ans donc je comprends. L’italien je l’ai étudié pendant 3 ans donc je le comprends très bien aussi mais dès que cherche un mot il me vient en Espagnol. Je parle couramment Allemand, Anglais, Croate, Serbe et Espagnol. Je me débrouille en Italien et en Français, et un peu en Portugais. Et j’aimerais apprendre le Catalans que je comprends mais je suis vraiment nul pour parler le Catalans. Je vais à des réunions de parents d’élèves pour mes enfants à Barcelone et j’ai l’impression d’être comme ces chiens qui oscillent de la tête parce que je ne comprends pas tout. Il faut que je m’améliore.

Est-ce que vous pouvez nous parler rapidement de votre rôle dans “L’Arbre De Sang” ?

C’était un petit rôle, je n’ai pas eu le scénario en entier. On m’a appelé pour cette audition 6 jours avant que je commence à filmer. La personne s’était désistée et ils cherchaient quelqu’un. Mon agent m’a dit « pourquoi tu ne ferais pas ça » et c’était l’audition la bizarre que j’ai jamais faite. Je n’avais pas de texte parce que mon personnage se fait tuer. La seule fois où il parle il se fait tuer. Du coup on m’a envoyé 5 scènes et plutôt qu’une audition plus classique je leur ai envoyé un mini film. Julio Medem (le réalisateur) a aimé et il m’a fait venir et on a tourné toutes mes scènes en un jour donc c’était un projet très rapide. C’était un honneur de tourner avec Julio Medem parce que pour moi c’est un cinéaste de génie, un des 5 meilleurs en Espagne ces 20-30 dernières années.

Et enfin une dernière question: quels sont vos projets maintenant ?

Pour l’instant je n’ai rien de prévu. J’attends une réponse pour quelque chose en Angleterre et autre chose en Italie mais je prends les choses un jour après l’autre. Je suis habitué à ces hauts et bas dans mon métier. En règle générale je travaille toujours à l’automne. Après l’été j’ai toujours des projets et aux printemps jamais rien. Cette année ça s’est inversé: j’ai travaillé pendant 8 mois et demi sur Casa De Papel et maintenant j’ai 3 mois sans rien, mais quelque chose va se présenter. Je profite de mon temps libre pour me reconstruire, profiter de ma vie de famille, passer des auditions… les choses habituelles pour un acteur.

On verra alors !

On verra oui ! Ce qui doit arriver arrivera. Je suis content de l’année qui vient de passer et espérons que l’année prochaine apportera de nouvelles choses.

Merci beaucoup !

Merci à vous.

Vous pouvez retrouver le film “Le Photographe de Mauthausen” sur Netflix et aussi toutes les saisons de “La Casa de Papel” et la partie 4 le 03 avril.

Merci et chapeau bas à Laure Vacquie pour la traduction et la retranscription de l’interview.

 

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