Interview de Doudou Ngumbu en pleine préparation.
Il s’agit sans conteste d’un des rendez vous sportifs marquants de ce début printemps pour les Toulousains. Doudou Ngumbu, pensionnaire de l’académie Christophe Tiozzo, a rendez vous avec son histoire et celle de son sport le samedi 30 mars prochain, avec la possibilité de s’offrir la ceinture mondial des lourds légers contre le redoutable ukrainien… Alors que la préparation bat son plein et à quelques heures de s’envoler pour Philadelphie, la ville mythique de Rocky Balboa, le tout jeune papa Doudou a bien voulu sécher ses gouttes de sueur et nous accorder un entretien post entraînement. Une séance de haute intensité que nous avons pris un plaisir fou à suivre et à vous retranscrire en vidéo sur notre Facebook. Une interview qui sonne comme une sublime leçon de vie avant tout…
Bonjour Doudou et tout d’abord toutes mes félicitations pour votre petite fille (qui vient de naître). Les nuits ne sont pas trop rudes dans cette étape de préparation ?
Non pour le moment ça va, la petite dort dans notre chambre donc je me réveille quand c’est nécessaire mais c’est de la bonne fatigue, un bonheur absolu, donc ça passe mieux…
Petit retour sur le contexte de votre arrivée à Toulouse, dans un premier temps pour intégrer le TFC en football n’est-ce pas ?
Oui, absolument, l’histoire de mon arrivée, c’est d’abord celle de plusieurs ruptures familiales, de galères administratives, de familles d’accueil. Mais quand j’étais au Congo, je me disais déjà : Tiens, j’aimerai bien jouer au foot à Toulouse ! Au bout d’un an, le juge a décidé que je devais retourner en famille d’accueil à Paris, ce que je ne voulais pas car j’ai rencontré plein de gens bien ici et je m’y sentais parfaitement !
As-tu encore des contacts avec le monde du football ? On t’avais notamment vu entraîner le TFC il y a quelques années sur un ring ?
Oui absolument, dans le milieu du foot j’ai rencontré une personne que je tiens en très haute estime, en l’occurrence Olivier Sadran, le président du Tef, dont j’admire le parcours. Aujourd’hui, il me permet de voir tous les matches à ses côtés et m’a permis d’intégrer sa société Newrest, je reste donc un supporter inconditionnel du Téfécé !
On peut donc dire que vous êtes un toulousain d’adoption !
Ah oui absolument, Toulouse c’est ma ville, clairement ! Je donnerai tout pour cette ville . J’en ai arpenté les rues, vagabondé, c’est ici que je suis devenu un homme, que j’ai fondé une famille. Donc oui, sans conteste, malgré mon parcours de vie sinueux, je peux dire que je suis un vrai Toulousain !
La boxe arrive donc dans votre vie vers 17 ans, quand vous mettez un peu le foot de côté. Pas trop tard pour en acquérir les bases ?
Non, jamais trop tard ! La boxe m’a beaucoup aidé, déjà en m’occupant le corps et l’esprit. Je fréquentais des voyous qui me disaient de ne pas faire comme eux ,que je devais exploiter mon don pour la boxe, ce que j’ai fait. Quand on croit en ses rêves, peu importe le temps que ça prendra, le temps met tout le monde à la bonne place… La preuve aujourd’hui…
La boxe toulousaine est à l’honneur avec toi, Sofiane Oumiah, Mohamed Mimoune. Vous êtes toujours restés proches ?
Oui bien sûr, Sofiane, c’est mon “petit chéri”, on a fait plein de championnats ensemble, à s’amuser entre les combats, encore aujourd’hui, même avec Mohammed on ne se voit certes pas tous les quatre matins, mais on reste en contact, on s’encourage mutuellement, on se livre des conseils. C’est important d’avoir un oeil extérieur sur sa façon de boxer, car on ne voit pas toujours ses défauts quand on est le nez dans le guidon.
Vous combattez pour une ceinture mondiale, contre un redoutable adversaire. Je suppose que vous le connaissez par coeur et avez pointé ses moindres qualités et défauts ?
Oui bien sûr, c’est un grand boxeur, que je respecte, comme je respecte tous les autres d’ailleurs. il fait bien ce qu’il sait faire, très bien, mais vous avez la boxe est tellement imprévisible : il faut boxer, il peut être meilleur boxeur mais personne n’est imbattable, je pars pour gagner.
Au delà de votre palmarès personnel, c’est un combat qui revêt une grande importance pour l’Académie, les jeunes des cités ? Comment jouez vous ce rôle d’ambassadeur auprès d’eux ?
Bien sûr, je suis conscient de cet enjeu, je suis quelqu’un qui part de rien. Je les croise souvent, je sais être un modèle pour eux, je leur explique mon parcours, mes premiers pas dans une famille très pauvre au Congo, mes petits boulots. Je veux leur inculquer que rien n’est impossible, que l’on peut réussir. J’essaye de leur dire que tout ce qu’ils font dans leur vie a un impact sur leur avenir…
Question rituelle pour un boxeur, es-tu au bon poids ?
J’ai encore deux kilos à perdre mais ça ne m’inquiète pas, j’ai toujours fonctionné comme ça. Ce qui m’importe c’est de bien faire mon travail et d’arriver avec une bonne préparation accomplie là bas, je sais que ce sera le cas.
Enfin, Philadelphie, ville mythique pour les boxeurs, celle de Rocky Balboa ? Cela rajoute à l’excitation ?
C’est la vie qui rend tout ça, le travail que j’ai fait depuis des années qui me permet d’aller voir du pays, c’est du bonheur, je prends tout ce qu’il y a a prendre. Plus tard, je raconterai aux jeunes que je suis allé, et ça permet de dire aux jeunes : si vous voulez faire ceci ou cela, donnez vous les moyens et ça viendra !
Merci Doudou et bonne chance pour ce combat d’une vie !
Merci WebToulousain de votre soutien, on se donne des nouvelles à mon retour !
Le combat de Doudou sera diffusé le Samedi 30 Mars sur RMC Sport, à un horaire que nous vous communiquerons bientôt, tous derrière votre écran pour soutenir notre boxeur !