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Avant-première : Un P’tit gars de Ménilmontant d’Alain Minier

Ce samedi 2 mars à partir de 14 heures, projection en avant-première au Méga CGR de Blagnac du film d’Alain Minier Un P’tit garts de Ménilmontant, en présence d’Olivier Marchal (ici acteur) et Catherine Marchal. VOus pourrez leur poser des questions et surtout pensez à demander à Marchal si en tant que réalisateur lui-même il aurait fait les mêmes choix que Minier, annihiler totalement toute ambition cinématographique et préférer une peinture sociale. Autrement dit, est-ce que lui aussi l’aurait joué petit bras en évitant de donner corps à la confrontation pourtant annoncée ?

Pourtant, le film avait plutôt bien débuté, un truand, Jo (interprété par Olivier Marchal, toutjours aussi convaincant), revient dans son quartier après avoir purgé une peine de 15 ans de prison. Il y retrouve son ami et ancien associé en crime Makhlouf (Smaïn) qui tient un bistrot, sa femme s’est remariée, son fils ne connaît pas son exitence et des petites frappes mettent à mal la tranquilité du quartier. Il va devoir apprendre à vivre dont les règles ont changé, où le code d’honneur a fait place aux petites bassesses parfois mortelles. Jo va tenter de changer afin de montrer qu’il mérite de passer du temps avec son fils inconnu mais effacer ses habitudes brutales d’une vie hors-la-loi ne se fait pas facilement. D’autant moins lorsque dès son retour il doit faire le coup de poing pour récupérer une partie de son magot. De fait, il va malgré lui entraîner son ancien acolyte dans une spirale infernale. D’autres personnages entrent dans la danse – Nassim un jeune sauvageon s’en prenant à Makhlouf, une bande de racailles plus âgées rançonnant ce même Nassim et ses potes qui traficotent du hash, des kaïras en herbe de la génération de la soeur à Nassim qui attendent leur tour pour prendre le contrôle – dépeignant une réalité sociale dépourvue du moindre jugement moralisateur, mettant plutôt bien l’accent sur certains effets de cause à conséquence.

Seulement, à mi-parcours, tout s’enlise dans des intrigues parallèles à deux balles qui n’apportent strictement rien au propos et surtout, surtout, la confrontation violente attendue (et attisée par de nombreux éléments mis en place) entre les différents protagonistes, une bande de gitans vindicatifs, Jo et Makhlouf, les jeunes cités plus haut, n’adviendra jamais ! On aurait pu avoir un final tragique (l’ancien partenaire qui replonge pour son ami, se coupant alors de sa nouvelle vie et sa compagne ; un petit questionnement sur la perpétuation de cette violence qui infuse toutes les strates de ce quartier ; déterminisme social, etc) et opératique au possible (l’arrivée du perso de Marchal, en ouverture du métrage, fait penser clairement que l’on se dirige vers une sorte de western urbain), mais le réalisateur coupe court à cela. Comme si le fait que son histoire, inspirée de faits véridiques impliquaient une absence totale de stylisation, d’ambition cinématographique. La seule outrance ou plutôt entorse à la volonté de réalisme est la répétition d’un plan absolument ridicule montrant chaque protagoniste qui se trouve en possession d’un flingue en train de le braquer vers la droite de l’écran, filmés de biais et au ralenti pour bieeeeeeeeen souligner que « oh la la, attention, il est déterminé à s’en servir et à suivre une voie pavée de violence». Il y avait vraiment de quoi faire parce que les gitans qui servent d’antagonistes avaient des sacrées gueules, burinés et compassées bien comme il faut.
On vend un truc un peu excitant et au final, coïtus interuptus et méga frustration !

Mais est-ce si étonnant de la part d’Alain Minier dont c’est le premier long métrage lui qui habituellement officie en tant que scénariste pour des séries télé aussi péchues que Section de Recherches, L’instit, Marc et Sophie (1987) et créateur de Mademoiselle Joubert avec Laurence Boccolini ?

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