Retour sur la 21ème édition des Arts Scenics
Vendredi 28 juin 2024, il est un peu plus de 18h30 quand j’arrive dans le charmant village de Lisle sur Tarn pour la 1ère soirée de la 21ème édition des Arts Scenics. Dans le cœur du village, ce festival affiche complet sur les 2 soirées et c’est toujours un bonheur d’être là.
Le site est super agréable et de taille humaine, il y a de l’ombre, des endroits où se poser et déguster un large choix de restauration (locale uniquement) et même un petit marché d’artisans locaux. Bref, on va être bien ce weekend c’est une certitude !
C’est le rappeur Lombre qui va ouvrir la soirée, exercice difficile, il est encore tôt et la chaleur de ce vendredi est encore étouffante. Il joue sur la scène secondaire qui se trouve tout près de l’entrée, donc nous sommes directement dans l’ambiance. Peu de monde malheureusement pour écouter ce jeune homme, tout de noir vêtu, il va nous proposer son rap puissant, un peu sombre et par sa façon de bouger, il semble habité par sa musique. Une jolie prestation pour démarrer cette nouvelle édition.
Le reste de la soirée, va se dérouler de l’autre côté du site sur la grande scène.
20h, c’est la délicieuse Flavia Coelho, qui par ses origines brésiliennes va faire grimper la température et faire danser les festivaliers. Elle rayonne sur scène par son sourire, son énergie et sa bienveillance, c’est une artiste complète qui chante et joue de plusieurs instruments (guitare, clavier, percu et même du trombone !) Elle échangera même le temps d’une chanson sa place avec son batteur pour un moment reggae. Elle communique beaucoup avec le public, ce qui va donner un sentiment de proximité très agréable, elle le dit elle-même « on est tous amis ce soir ». Je n’ai pas vu le temps passer, la musique brésilienne fait bouger les hanches sans qu’on s’en rende compte, un vrai moment de bonheur, avec des milliers de sourires.
Autour de 21h45, c’est au tour du talentueux Ibrahim Maalouf de nous présenter son nouveau projet « Trumpets of Michel-Ange », titre de son dernier album. Beaucoup de musiciens et une danseuse sur scène pour l’accompagner sur ce spectacle où vont se mêler des sonorités jazz, orientales ou plus urbaines. Tout le public est sous le charme de cet artiste si généreux et l’arrivée surprise de Flavia Coelho ne va qu’accentuer cette sensation. Beaucoup d’émotions sur la fin, quand il va nous rappeler de manière très touchante que nous avons de la chance d’être là tous ensemble, il va même se confier sur le fait qu’il a hésité à faire cette tournée aux vues des horreurs dans le monde…les torches des portables s’allument (à sa demande) dans le public, comme des milliers d’étoiles pour finir ce moment hors du temps.
Il est quasiment 00h, Soviet Suprem entre en scène pour nous amener au goulag ! Le groupe se compose de John Lénine (Toma du groupe La Caravane passe) et de Sylvester Staline (R.Wan du groupe Java). Alors comment décrire cet ovni ? Mélange de rap, de punk, de rock à la sauce soviétique avec une bonne dose d’humour et de révolution. Le public est déchainé, ça saute de partout à un rythme effréné, scandant même un célèbre refrain des Berurier Noir ! J’ai eu le sourire tout le long, même si un poil trop révolutionnaire à mon goût, mais c’est leur marque de fabrique !
1h40, la soirée a pris du retard, mais les festivaliers attendent avec impatience Soom T. D’origine écossaise Sumati Bhardwaj est une MC de ragga, bien connue de la scène reggae internationale. Accompagné par un MC français ce soir, qui va se présenter comme un copilote, ils vont tous les 2 proposer un set plutôt reggae teinté de soul. Seul bémol, elle communique peu avec son public sauf sur la fin, heureusement que son acolyte jouait un peu plus le jeu du live. La soirée s’est achevée autour de 3h du matin.