Philippe Candeloro échange ses patins à glace contre un club de golf pour “Les Balles Blanches” au festival Ecran Jeunesse
On a plus l’habitude de voir Philippe Candeloro chaussant des patins à glace que des chaussures de golf. Et pourtant, lors du festival Ecran Jeunesse à Lourdes, il faisait parti de la délégation de l’association “Les Balles Blanches” pour initier au golf des jeunes défavorisés. C’est ainsi qu’en compagnie de Delphine Zentout et Franck Sémonin, il foulait le practice et les parcours du golf de Lourdes en professeur pour le plus grand plaisir des enfants.
Nous l’accueillons lui aussi dans la voiturette de golf pour converser avec bonne humeur, après avoir vu ses yeux de papa brillaient devant les prouesses de sa fille à un concours d’agilité et d’obstacles canins. Moment que Philippe a eu la gentillesse de nous faire partager.
Bonjour Philippe,
Bonjour.
Nous avons un magnifique temps à Lourdes ?
On nous avait annoncé de la pluie mais finalement c’est faux. Il y a un super soleil et c’est très agréable. On a même l’impression d’avoir chaud (rires collégiaux).
Nous sommes donc au Festival Ecran Jeunesse. Qu’est-ce que ça représente pour vous ?
Malheureusement pour ma part, la jeunesse ça commence à faire loin (rires collégiaux). Mais je pense qu’on a beaucoup de souvenir de quand on était jeune et que ça fait plaisir de pouvoir à notre tour en donner aux enfants. Evidemment en ce qui concerne les écrans c’est totalement différent. On a connu 1 à 3 chaines. On avait des petits jeux électroniques comme “Donkey Kong junior”.
Pour la jeunesse d’aujourd’hui c’est tout un univers. Cela peut être parfois un métier qui se concrétise ou se développe dans l’esprit des jeunes. Je trouve que la programmation proposée par le festival Ecran Jeunesse est assez grande pour une 1ère édition. C’est un festival de toute façon qui va gagner à être connu. La situation sanitaire de la covid-19 n’aide pas à l’engouement mais c’est déjà bien vu les conditions. Et la seconde édition fera mouche.
Nous sommes présent Delphine Zentout, Franck Sémonin et moi-même sur la première édition. On nous a demandé de venir pour faire une opération avec “Les Balles Blanches” qui est une association beaucoup liée à l’esprit golfique qui permet de récolter des fonds pour améliorer le quotidien des enfants hospitalisés. Là, il y a une découverte avec des enfants défavorisés de la région qui ont pu venir taper un peu la balle. Découvrir ce qu’était le golf, apprendre les règles, apprendre un peu à taper. Des choses qui paraissaient inconcevable pour moi il y a une vingtaine d’années. Le golf c’était inaccessible, il fallait payer une fortune pour y aller. Aujourd’hui le golf se démocratise. Les responsables des golfs veulent attirer beaucoup plus de monde. Je trouve que lier le festival Ecran Jeunesse avec cette découverte du golf est une belle opération accueillant les jeunes du Secours Populaire. Ils auront avec nous la chance de découvrir le golf.
Vous golfez depuis longtemps ?
L’histoire de mon golf c’est un peu chaotique (rires collégiaux). C’est mon préparateur physique qui allait tout le temps au golf et je lui ai dit un jour : “Emmène-moi, j’aimerais ben découvrir ce sport”. A quoi il m’a répondu : “Ecoutes, tu me ramène une médaille aux Jeux Olympiques de Lillehammer et je t’emmène au golf”. J’ai fait une médaille de bronze en 1994 à Lillehammer et c’est comme ça que j’ai démarrer le golf, autodidacte, sans prof.
J’ai un grip qui n’est pas toujours adéquate comme les professionnels. Je fais souvent des parties caritatives où on joue en scramble donc ma carte de score ne progresse pas beaucoup. Je ne fais pas non plus assez d’entraînement pour passer en dessous de la barre des deux chiffres. Maintenant je peux jouer entre 17 et 26. Ma carte d’index au golf c’est 26 ce qui n’est pas mon niveau. Mais il faudrait que je fasse beaucoup de practice, que je m’entraîne de temps en temps avec un coach et que je fasse plus de parcours que les 25 dans l’année qui sont souvent des parties en scramble à 3 ou à 4. Le golf c’est plus un moment de découverte, de plaisir. Ici au golf de Lourdes, on joue entre les pins, en pleine montagne, au bord d’un lac. C’est agréable. Et puis souvent ce qui me plait aussi c’est le côté terroir du club house (rires). Et même un golf sous la pluie peut devenir très agréable. Un vrai moment de partage et dépaysant qui vous redonne plus de regain d’énergie et de la ressource que je viens chercher à travers le golf. Evidemment si je pouvais être super bon et défier des pros tel que Tiger Woods je ne dis pas non (rires). Mais je ne suis pas aussi bon aux patins qu’au golf ça c’est sûr.
Rappelons que pour vous votre sport principal c’est le patinage artistique.
Oui c’est 43 ans de pratique de patinage donc forcément ça laisse des traces mécaniques même aujourd’hui (rires).
Mais le golf est un sport remarquable. Pourtant j’ai été un des premiers à dire que ce n’était pas un sport ou à la rigueur un sport de vieux et que ce n’était pas fatiguant (rires collégiaux). Sauf que quand vous faites entre 12 et 14 km sur un parcours de golf avec la concentration qu’il faut et la répétition du geste où il ne faut pas se planter vous changer d’avis. surtout quand vous devez récupérer votre balle ou que vous la perdez (rires collégiaux). Ou alors toutes les trois minutes votre état d’esprit est remis en question en tapant une mauvaise balle ce qui met votre partie en l’air. Il faut savoir se reconcentrer prendre sur soi, se replacer pour continuer. En plus ce que je trouve génial c’est que vous soyez un homme ou une femme, vous pouvez faire une partie mixte. Que vous ayez 7 ou 77 ans, vous pouvez être du même niveau et partager une partie très sympathique entre diverses générations. Il n’y a pas beaucoup de sport qui le permette. C’est vrai que les cours sont un peu cher mais le golf apporte tellement de plaisir et bonheur pour décompresser que c’est aussi profitable que de se taper une séance d’ostéopathe ou de psy (rires collégiaux).
Nettement plus appréciable (rires). Comme pour le golf, vous souvenez-vous de votre première fois sur la glace ?
Bien sûr je m’en souviens très bien. C’est un petit peu ce qu’on a vécu aujourd’hui avec les jeunes du Secours Populaire qui sont venus découvrir le golf. C’est à dire que j’avais la chance qu’à Colombes où j’habitais il y est une patinoire. On était en sortie scolaire. Une semaine on faisait de la natation et la semaine d’après on faisait du patinage. C’est comme ça que j’ai découvert le patinage parce que ce n’est pas quelque chose qu’on regardait à la télévision. A l’époque, c’était retransmis tardivement et commentez par Léon Zitrone.
J’ai été repéré par un entraîneur, André Brunet qui a été mon entraîneur de toujours. Il a eu ce flair de voir que chez moi il y avait quelque chose, un talent que mes camarades de classe n’avaient pas. J’ai commencé au club et l’année d’après je suis rentré en école de glace en CE1 dès l’âge de 8 ans.
C’était vraiment un sport que j’ai pris comme un métier parce qu’on patinait 6 heures par jour plus 3 heures de scolarité sur place avec la cantine aussi. On avait la chance d’avoir la piscine, le tennis, la patinoire côte à côte. On avait réunis tous les sportifs un peu comme un mini INSEP qui permettait d’avoir des classes conséquentes, une directrice et 3 répétiteurs. Toute la semaine on faisait des répétitions comme on était inscrit au CNED : cours national d’enseignement à distance. A la fin de la semaine on remplissait les devoirs. On avait un excellent niveau scolaire même en ayant travailler 3 heures par jour, dans un environnement sain. On ne perdait pas de temps tout était accessible et à côté aucune perte de temps. Nos profs, nos encadrants étaient très content.
Vous parliez de Léon Zitrone en tant que commentateur de patinage et maintenant vous commentez au côté vous aussi de Nelson Monfort les compétitions de patinage artistique. Qu’est-ce que ça vous fait ?
C’est un grand honneur. Mais le fait d’être au côté de Nelson Montfort c’est le moins plaisant (rires collégiaux). Non évidemment je plaisante (rires).
Vous aimez vous taquinez, mais comme dit l’adage qui aime bien châtie bien (rires collégiaux).
Oui tout à fait. On s’amuse et puis on sait que ça fait rire la galerie. C’est très amicale, on s’aime beaucoup. Nos boutades sont vraiment à prendre au troisième degré. C’est ce qui fait aussi le succès de notre trio avec Nelson Monfort et Annick Dumont qui elle vient temporiser un petit peu les deux extrêmes (rires collégiaux).
Elle fait l’arbitre ?
C’est ça. Je suis content car commenter ça me permet de rester dans l’évolution du patinage. Le système de jugement n’est pas le même. Aujourd’hui ce que l’on demande aux athlètes c’est 10 fois pire que ce qu’on avait l’habitude de faire. Cela ne veut pas dire qu’ils sont plus fort ou moins fort. Mais le mimétisme et la nouvelle représentation font que ce sont vraiment des athlètes complets. Ils n’ont pas le choix s’ils veulent être sur la première marche du podium il faut avoir des qualités aussi bien en artistique, qu’en mental, physique et technique même calculateur.
Polyvalent et très complet ?
Oui des patineurs comme moi un peu trapu, un peu musclé on n’en reverra plus. On ne voit que des félins sur la glace, comme dans beaucoup de sport. Tous les grands sports ont perdu en musculature pour finalement s’assécher le plus vite possible pour accéder au mouvement mécanique le plus rapidement possible pour faire une accélération du geste technique. On le voit dans le tennis, même au golf. Vous avez des gars ils ont des jambes comme des tiges de 8 mais il envoi à 250 mètres (rires collégiaux). Alors qu’avant on disait la force c’est le muscle. On a des champions, des très grand techniciens mais plus des phénomènes comme Nadal au tennis et c’est un petit peu dommage.
Auriez-vous un message à passer ?
Tous les gens de la région de Lourdes et des régions avoisinantes, je vous invite vraiment à vous renseigner sur le festival Ecran jeunesse qui aura j’en suis persuadé une seconde édition. En espérant que la covid-19 pour le prochain festival nous aura laissé pour une réalisation à 1000%. N’hésitez pas à découvrir et à faire découvrir à vos enfants ce magnifique festival.
Il offre une vision sur des métiers très intéressants et qui peuvent fortement intéressés les enfants. Aujourd’hui on est tous lié à des écrans et je pense qu’il y a des gens qui sont fait pour ces professions. Si grâce à ce genre de festival on a la possibilité d’orienter ces gamins le plus tôt possible vers un métier, il font foncer. Il faut venir voir les ateliers proposés, les films projetés. N’hésitez pas à vous renseigner sur le festival Ecran Jeunesse car c’est un évènement qui va faire parler de lui ! C’est pareil pour la découverte du golf, plus vous ferez commencer tôt les enfants, plus il auront un geste technique assuré en étant délié des hanches. Un mouvement naturel qui va faciliter la puissance et l’aspect technique du golf. Plus on les fait démarrer tôt et mieux c’est.
Merci beaucoup Philippe.
Merci à vous et bonne journée !