Le People de la Semaine : Cleeveland ou Tania ?
Ce dimanche 12 octobre, le Flashback Café accueillera l’un des artistes les plus prometteurs de la nouvelle scène française. Entre riffs percutants, textes habités et présence scénique magnétique, Cleeveland promet un concert incandescent dans une salle déjà prête à afficher complet. Une escale toulousaine qui s’annonce comme un moment fort de sa tournée, où l’émotion brute croisera l’énergie du live. Avant son passage par la ville rose, le jeune guyanais de 26 ans s’est entretenue sans tabou à notre rédacteur Romain.
Comment tu es passé de professeur des écoles à la scène ?
Je faisais des études pour être prof, j’ai exercé pendant un an et demi, si je ne me trompe pas et en fait à la rentrée de 2019 je n’aimais plus. Je n’aimais plus du tout. J’ai changé de niveau plusieurs fois parce que je pensais que c’était un niveau qui ne me plaisait plus mais je n’aimais plus du tout. Je me suis dit, bon, si je n’aime plus j’arrête et j’avais envie de continuer plutôt dans l’artistique surtout que je jouais mon premier spectacle en parallèle. Alors j’ai démissionné.
Est-ce que tu écris ton contenu, sketchs ou vidéos, en commençant par une anecdote que tu as vécu toi-même ou que l’on t’a raconté ou c’est totalement inventé ?
Alors ça dépend vraiment. Pour les vidéos, je peux voir un truc sur Internet et ça peut m’inspirer. Je me dis ah oui, je peux faire une vidéo sur ce thème là. Ca peut aussi être une situation que j’ai vécu, ça peut être une situation que mon entourage a vécu, ça varie énormément. Mais sinon dans mon spectacle ce sont des anecdotes que j’ai vécu la plupart du temps et je les retranscris.
Beaucoup de tes sketchs abordent les relations humaines, tes ex, les attentes qu’il y a dans le couple… Quel regard as-tu sur l’amour dans le contexte actuel ?
Les filles me prennent un peu comme leur coach on va dire, je vois que les gens souffrent beaucoup parce qu’ils se sentent tellement seuls aujourd’hui. Pour pallier à cette solitude, les gens rentrent dans des relations qui ne leurs conviennent pas au final. Et pour, je ne sais pas, quelques miettes d’amour, ils acceptent le plus souvent l’inacceptable. Du coup, les gens rentrent dans une relation sans vraiment se connaître, sans vraiment faire un travail. Et au final, ça ne dure pas et ça empire la situation.
Les filles me prennent un peu comme leur coach on va dire, je vois que les gens souffrent beaucoup parce qu’ils se sentent tellement seuls aujourd’hui. Pour pallier à cette solitude, les gens rentrent dans des relations qui ne leurs conviennent pas au final. Et pour, je ne sais pas, quelques miettes d’amour, ils acceptent le plus souvent l’inacceptable. Du coup, les gens rentrent dans une relation sans vraiment se connaître, sans vraiment faire un travail. Et au final, ça ne dure pas et ça empire la situation.
https://youtu.be/7_baY2YxghI?si=h47hW5Gyo-JVqB2E
Justement, Tania, c’est une thérapie ou une stratégie ?
Je dirais que c’est plutôt une thérapie. Après, c’est vrai qu’à l’époque, c’était une stratégie pour moi. Enfin, stratégie et thérapie en même temps, parce que j’étais dans une relation super toxique. Quand j’ai créé Tania, même si je pense qu’elle a toujours existé au fond de moi, je l’ai créé comme j’avais vraiment envie d’être. Elle au moins elle ne va jamais souffrir en relation. On ne va pas faire n’importe quoi avec elle. On ne va pas lui marcher sur les pieds. J’ai vu que soit des filles se reconnaissaient dans ce caractère, dans cette personnalité et se disaient, au final, je ne suis pas si folle que ça. Elles se disaient, mais punaise, j’aurais aimé être comme elle ou j’aurais aimé avoir une amie comme elle.
Tania c’est une sorte d’alter ego, est-ce que Tania est un bouclier ou c’est Cleveland qui l’est ?
Justement, Tania, c’est une thérapie ou une stratégie ?
Je dirais que c’est plutôt une thérapie. Après, c’est vrai qu’à l’époque, c’était une stratégie pour moi. Enfin, stratégie et thérapie en même temps, parce que j’étais dans une relation super toxique. Quand j’ai créé Tania, même si je pense qu’elle a toujours existé au fond de moi, je l’ai créé comme j’avais vraiment envie d’être. Elle au moins elle ne va jamais souffrir en relation. On ne va pas faire n’importe quoi avec elle. On ne va pas lui marcher sur les pieds. J’ai vu que soit des filles se reconnaissaient dans ce caractère, dans cette personnalité et se disaient, au final, je ne suis pas si folle que ça. Elles se disaient, mais punaise, j’aurais aimé être comme elle ou j’aurais aimé avoir une amie comme elle.
Tania c’est une sorte d’alter ego, est-ce que Tania est un bouclier ou c’est Cleveland qui l’est ?
C’est Tania qui est un bouclier, parce qu’à l’époque, elle m’a beaucoup aidé à m’assumer, à moins avoir peur et à affronter certaines situations de la vie, même jusqu’à aujourd’hui, il y a certaines situations que je vis où je me dis, mais qu’est-ce que Tania aurait fait à ma place.
Si Tania pouvait rencontrer le Cleeveland d’il y a 10 ans en arrière, que lui conseillerait t’elle ?
Elle dirait de ne pas avoir peur d’y aller. De ne pas avoir peur de se tromper. C’était surtout ça mes craintes à l’époque. J’avais peur de me lancer, peur d’échouer, peur de plein de choses, du regard des autres. Tania aurait dit “lance-toi et au pire tu casseras ta gueule et tu apprendras de tes erreurs mais tu vas te relever. Dans tous les cas, tu n’auras pas le choix, mais tente. Au moins, tu vas connaître, tu vas savoir et par la suite, ça va te servir comme expérience.”
As-tu déjà regretté d’avoir dit quelque chose ou d’avoir trop dit ou d’avoir trop montré ?
Non, pour l’instant ça ne m’est pas encore arrivé. Je suis vraiment pour l’acceptation de soi en tant que personne. Pas forcément uniquement issu de la communauté LGBT, mais vraiment qui tu as envie d’être, faire le métier que tu as envie de faire, mener la vie que tu as envie de mener, ne pas suivre des standards de société. Certaines femmes m’écrivent, qui me disent oui, j’atteins un certain âge, ma famille me met la pression pour me marier, avoir des enfants. J’ai envie d’aller vivre à l’étranger, mais je me dis que dans mon entourage, dans ma famille, tout le monde est en train d’acheter une maison, de fonder quelque chose. Et moi, je veux partir à l’étranger. Je suis vraiment pour l’épanouissement, pour ce que tu as vraiment envie de faire. Et c’est comme ça que je présente, en tout cas, mon alter ego, mon personnage, c’est comme cela que j’ai vraiment envie de vivre.
Quand tu croises des haters dans la vraie vie, tu fais quoi ? Tu ris, tu bloques ou tu notes pour un futur sketch ?
En vérité, les haters, c’est vraiment sur Internet qu’ils se lâchent, parce que dans la vraie vie, ça m’est déjà arrivé de savoir à qui appartient tel compte ou qui a envoyé tel message et rien du tout, il ne disent rien. Internet donne la force aux gens. La personne, elle vit sa vie, mais l’arrogance ou l’agressivité qu’elle a dans ses commentaires, elle ne l’a pas en tout cas face à moi. Les gens sont beaucoup plus forts derrière un écran qu’en face. Après les mauvais commentaires, je me dis qu’effectivement, je ne peux pas plaire à tout le monde, j’y peux rien et c’est pas grave.
As-tu déjà regretté d’avoir dit quelque chose ou d’avoir trop dit ou d’avoir trop montré ?
Non, pour l’instant ça ne m’est pas encore arrivé. Je suis vraiment pour l’acceptation de soi en tant que personne. Pas forcément uniquement issu de la communauté LGBT, mais vraiment qui tu as envie d’être, faire le métier que tu as envie de faire, mener la vie que tu as envie de mener, ne pas suivre des standards de société. Certaines femmes m’écrivent, qui me disent oui, j’atteins un certain âge, ma famille me met la pression pour me marier, avoir des enfants. J’ai envie d’aller vivre à l’étranger, mais je me dis que dans mon entourage, dans ma famille, tout le monde est en train d’acheter une maison, de fonder quelque chose. Et moi, je veux partir à l’étranger. Je suis vraiment pour l’épanouissement, pour ce que tu as vraiment envie de faire. Et c’est comme ça que je présente, en tout cas, mon alter ego, mon personnage, c’est comme cela que j’ai vraiment envie de vivre.
Quand tu croises des haters dans la vraie vie, tu fais quoi ? Tu ris, tu bloques ou tu notes pour un futur sketch ?
En vérité, les haters, c’est vraiment sur Internet qu’ils se lâchent, parce que dans la vraie vie, ça m’est déjà arrivé de savoir à qui appartient tel compte ou qui a envoyé tel message et rien du tout, il ne disent rien. Internet donne la force aux gens. La personne, elle vit sa vie, mais l’arrogance ou l’agressivité qu’elle a dans ses commentaires, elle ne l’a pas en tout cas face à moi. Les gens sont beaucoup plus forts derrière un écran qu’en face. Après les mauvais commentaires, je me dis qu’effectivement, je ne peux pas plaire à tout le monde, j’y peux rien et c’est pas grave.

Où est-ce que tu te vois dans 10 ans et qu’est-ce que tu voudrais qu’on dise de toi ?
Je me vois au cinéma dans une série de Netflix ou d’Amazon. Je me vois sur des écrans, à un moment je pense que je vais quitter la scène et j ‘espère faire du cinéma ou être dans une série.
Je me vois au cinéma dans une série de Netflix ou d’Amazon. Je me vois sur des écrans, à un moment je pense que je vais quitter la scène et j ‘espère faire du cinéma ou être dans une série.
Aurais-tu un message à l ‘attention des Toulousains ?
Comme j’aime à le dire, prenez vraiment soin de vous surtout dans ces moments qui sont anxiogènes. Faites des choses que vous aimez vraiment, c ‘est le plus important. N’hésitez pas à faire régulièrement le tri autour de vous et n’oubliez pas que la seule personne qui sera toujours là pour vous c’est vous.
Merci Cleeveland pour votre temps et vos réponses, on a hâte de vous voir ce week-end.