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Interview exclusive avec Hugues Aufray, qui sera au Bascala le Vendredi 22 Novembre !

C’est tout simplement une référence de la chanson française qui nous fera l’honneur d’une halte toulousaine , au Bascala de Bruguières le 22 Novembre prochain ? Qui n’a jamais fredonné “Céline, Santiano ou Stewbal” parmi vous ? 60 ans de carrière, 430 chansons enregistrées, des chiffres qui donnent le tournis .  L’infatigable Hugues Aufray  a fait à Damien l’amitié d’une interview avant cette date attendue des toulousains .

Hugues, cette tournée reprend vos plus grands standards et votre immense carrière ,à la faveur de la sortie de votre intégrale depuis la rentrée. Mais je crois savoir qu’elle démarre un peu par un concours de circonstances . Pouvez vous expliquer cela à nos lecteurs ?

Ce n’était en effet pas du tout mon rêve, je ne pensais qu’à la peinture et à  la sculpture . Quand j’arrive à Paris à 18 ans , je voulais faire les Beaux Arts mais mon père, divorcé, m’en a dissuadé pour des raisons financières. Il voulait que je sois architecte mais vu l’accueil reçu dans mon premier cabinet, j’ai vite décampé. Je me retrouve bon à rien, j’ai passé mon bac à Madrid et en Espagne ça jouait beaucoup de la guitare et je suis revenu comme un phénomène de cet instrument, encore méconnu en France,  et j’ai de suite trouvé du travail dans les bars ou je faisais du guitare/bar , j’ai lancé le folclore espagnol sur Paris . Mon frère avait une voix magnifique, une voix d’opéra incroyable, il est parti au Canada, il a eu un grand chagrin d’amour ,un mariage avorté par les parents pour des raisons religieuses . Il a hélas choisi de se suicider à 27 ans. Il y a eu une sorte de transfert entre mon frère et moi, je pense qu’il aurait été une star mondiale. J’ai donc suivi, humblement, le chemin qui aurait dû être le sien .

Beaucoup de vos chansons sont des hymnes engagés pour lutter contre des causes . C’est quelque chose qui vous a toujours tenu à coeur  ?

Je me bats contre tous les ministères, je rêve de rencontrer un ministre de L’Education. Je pense qu’il faut distinguer entre l’éducation et l’enseignement , un prof doit enseigner, instruire c’est intellectuel. L’éducation c’est plus physique, on apprend à l’enfant à s’habiller, à faire de l’éducation physique ou musicale. Ca se fait aussi à la maison : on apprend à manger proprement, on apprend les valeurs. Maintenant la notion de famille a periclité, donc c’est souvent au sport que cela se fait maintenant; Si j’ai pu, par le biais de mes chansons faire passer quelques messages c’est tout bénéfice !

Parmi cette densité de chansons, 430, avez vous une affection particulière pour certaines ? 

Choisir c’est renoncer, au concert il y aura des standards parmi les plus connus et le reste ce seront des chansons moins connues, qu’ils vont découvrir ! Je ne vais rien dévoiler, il faudra venir voir, allez je vous livre la chanson ” Sur les péniches du Canal Erié“, l’histoire d’un ouvrier qui tire les péniches . Je conseille mon disque “Autoprotrait” avec 6 chansons de Noel, avec un vrai autoportrait fait par mes soins en guise de couverture .

Pour expliquer votre longévité, vous dîtes ne “jamais avoir travaillé”. Comment définissez vous alors ce que vous avez vécu depuis 60 ans ?

C’est une occupation, le travail c’est ce qui vous fait souffrir, le mot travail  , etymologiquement veut dire “instrument de torture”,  pour que les gens avouent des crimes. Quand une femme accouche on parle aussi de “travail”, cela suppose une fatigue. Moi, je ne suis pas allé à la mine, ni n’ait été un paysan dont la moisson a été réduite à néant par les inondations. Donc, en effet, je ne considère pas ma carrière comme un “travail” !

 

Autres secrets possibles: le fait que vous soyez un jeune marié et vos réveils sportifs chaque matin ?

Un peu de sport oui. Je soigne le mal de dos avec des exercices d’assouplissement , il faut faire de l’exercice , s’étirer. Il faut souffir un peu pour accéder au bonheur !

Vous aimez bien que l’on parle de l’avenir. Quels sont vos projets au delà de cette tournée ?

En 2025, après la tournée sera peinture et sculpture, avec une partie commerciale ( expositions) . Même si ça me rend toujours un peu triste de laisser partir une toile qu’on m’achète. Et je vous l’annonce en excusivité, il y a  un grand spectacle à venir en 2025 après la tournée ! Quelque chose de moins intimiste, de plus spectaculaire dirons nous !

Toulouse et sa région ça vous parle ? J’ai cru entendre que vous aviez un temps vécu dans le Tarn, non ?

Bien sûr, j’ai vécu 5 ans dans le Tarn à Soreze, je suis un vrai Sorrézien, je suis attaché comme personne à cette terre ! Un de mes grands regrets de vie est de ne pas avoir réussi à faire rouvrir le collège de Sorèze, mais je n’ai pas dit mon dernier mot sur le sujet ! Et puis bien sûr Toulouse, ou je suis venu si souvent, oú mes frères allaient souvent écouter le papa de Nougaro au Capitole . C’est d’ailleurs un de mes rêves que de chanter un jour au Théâtre du Capitole !

Rendez vous au Bascala de Bruguières le Vendredi 22 Novembre à 20h30

 

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