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Sorties ciné du 19 décembre 2012

cinema-bobineFin présumée du monde oblige, la semaine ciné à venir sera marquée du sceau apocalyptique. Heureusement, il subsiste au moins un ilot (en l’occurrence une barque) d’espoir d’une élévation par l’Art.

Prêts pour une dernière projo avant la fin du monde ?

Fusionner la comédie romantique et fin du monde, tel est le postulat de Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare de Lorene Scarafia reprise opportuniste (sortie le 21/12/2012…) d’un film en salles au mois d’août dernier. Alors qu’un astéroïde menace de percuter la Terre, chacun se prépare à la fin comme il peut. La femme de Dodge choisit ce moment pour le quitter et ce dernier d’en profiter pour enfin partir à la recherche de son amour d’enfance. Un road-movie amoureux porté principalement par le jeu de Steve Carell et Keira Knightley (en vedette d’Anna Karanénine de Joe Wright, toujours à l’affiche !) qui sans renouveler le genre se montre sympathique.

 

 

Plus ambitieux est le 4h44 Dernier jour sur Terre d’Abel Ferrara qui voit un homme et une femme se faire leurs adieux. On peut s’attendre à tout avec ce timbré de Ferrara mais on devrait largement éviter l’écueil du pathos exaspérant pour se rapprocher peut être de la maestria du Melancholia de Lars Von Trier.

 

 

 

 

L’Utopia de Toulouse y va également de sa partition en proposant, dans le cadre de sa Dernière Zéance (le « Z », remplaçant le « s », est plutôt maladroit sinon malvenu car il renvoie au terme péjoratif de série Z, ces films bas de gamme bricolés dans le jardin du réalisateur, alors que les films proposés sont d’une haute tenue) propose une double-séance e n forme d’apothéose le jeudi 20 décembre à partir de 20h30 avec tout d’abord le superbement enivrant La Jetée de Chris Marker, film qui inspira le chef-d’œuvre de Terry Gilliam, L’Armée des douze singes. Formellement déconcertant (une succession de photogramme dont les variations d’optiques et le montage transcendent la nature statique du projet), le film conte l’histoire d’un homme remontant le temps de ses souvenirs pour comprendre un évènement dramatique qui le perturbe depuis l’enfance.

On poursuivra avec Southland Tales de Richard Kelly, film maudit datant de 2006 qui ne sortit jamais en salles après sa présentation à Cannes et qui utilise au mieux les capacités de jeu limitése de Sarah Michele Gelar (Buffy) et surtout The Rock. Une œuvre qui fait preuve d’une redoutable audace narrative et visuelle en convoquant Philip K. Dick, David Lynch, la culture pop, la science-fiction ou encore Starship Troopers pour la satire sociétale, pour un trip inclassable, histoire d’en finir non « pas dans un murmure, mais sur un boum ». Car après tout, la fin d’un film, c’est un peu à chaque fois la fin du monde réitérée.

Dans un registre plus guilleret, on notera la comédie policière De l’autre côté du périph de David Charhon avec Laurent Lafitte et Omar Sy qui interprètent un duo de flics mal assortis (et qui vont finir par s’entendre malgré toutes les différences qui semblent les opposer, vous aller voir…) qui devront enquêter dans le milieu financier et mafieux pour lever le voile sur les circonstances de la mort de la femme du premier patron de France. Est-ce une tentative de remaker Le Flic de Beverly Hills 27 ans après (!!) comme le look des deux acolytes peut le laisser supposer.

 

 

Omar Sy ne fracassera pas une fois de plus le box-office hexagonal avec cette comédie au capital sympathie indéniable mais en tous cas, pour une fois, les dialogues des banlieusards seront autrement plus crédibles qu’à l’accoutumée puisqu’ils ont été confiés Ismaël Sy Savané et à Alexis Dolivet, scénaristes du très bon film d’animation Lascars.

 

 

 

 

 

Mais la grosse sortie de la semaine est bien évidemment L’Odyssée de Pi d’Ang Lee (le talentueux réalisateur de Lust, cuation, Tigre et Dragon, The Ice Storm…) contant la cohabitation, sur une chaloupe de sauvetage, après un naufrage, d’un jeune indien et d’un tigre du Bengale.

Adaptation d’un roman fantastique de Yann Martel, récompensé par de nombreux prix, dont les prouesses techniques (le tigre est quasiment intégralement généré par ordinateur, l’interaction avec le jeune humain étant pourtant bluffante de réalisme, les images en 3D d’une beauté immersive époustouflante) seront avant tout au service de ce récit initiatique.

 

Après The Impossible, et dans une certaine mesure le Hobbit, la fin d’année est marquée par des œuvres portées par des préoccupations métaphysiques pour parvenir à une universalité des sentiments proprement sidérante tout en proposant un spectacle de tous les instants.

Un très solide avant-goût de ce qui nous attend dans les salles obscures au cours du seul premier trimestre 2013.

Enfin, si nous sommes toujours là…

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