De la cerise au poireau : une journée immersive dans la caravane Leclerc du Tour de France
Mercredi dernier, le Tour de France a fait une étape très spéciale pour son périple : une boucle autour de Toulouse. On ne pouvait résister à faire partie de la fête, et Leclerc nous a gentiment proposé de venir passer une journée en immersion au sein de leur Caravane publicitaire.
🕙Il est 9h45, l’heure du rendez-vous sur le parking technique du Zénith de Toulouse. Ce point de rencontre permet à tous les véhicules de se retrouver, passer les tests techniques et réaliser quelques ajustements de décors avant de partir pour 5 heures de parade. C’est aussi le moment pour les Caravaniers chauffeurs, animateurs et hôtesses de se préparer, de charger les voitures goodies tant attendus du public et de briefer les équipes sur le parcours.
J’ai eu la chance de discuter quelques minutes avec Bastien, chef caravanier de Leclerc pour lui poser quelques questions.
« Le Web Toulousain : Tu es sur la caravane Leclerc, partenaire du maillot à pois, qui fête cette année ses 50 ans, est-ce que tu pourrais nous présenter cette caravane ?
Bastien : La caravane Leclerc, est une caravane qui a 6 ans d’existence, et cette année, on fête les 50 ans du maillot à pois, on a donc une caravane un peu spéciale. On a le plus gros dispositif du Tour de France : Il comporte 11 véhicules avec 26 personnes, et sur les 11 véhicules, on en a 8 qui sont totalement électriques, en plus de 4 véhicules totalement atypiques, puisque ce sont des chars fruits et légumes : melon, fraise, poireaux et cerises. C’est une caravane qui fait sensation sur le Tour ! WT : J’ai vu en effet une fraise, une cerise, un melon et un poireau, sachant que le poireau, je crois qu’il a fait l’objet d’un concours sur internet, c’est ça ? B : Exactement, le chauffeur du poireau a été choisi parmi de nombreuses candidatures, via un concours de CV en ligne, sur la personne la plus motivée, la plus adaptée à conduire. C’est Elie qui a rejoint l’aventure, il est génial et super heureux de conduire ce poireau tous les jours, un poireau décapotable, ce n’est pas tous les jours qu’on en croise un ! La caravane est presque 100% électrique, j’imagine qu’on ne peut pas faire deux pauses pendant le parcours, comment est-ce que vous gérez la charge de ces véhicules ? C’est toute une logistique qu’on travaille bien en amont du Tour. Il nous faut hôtels bien positionnés, et ensuite il faut s’adapter pour pouvoir recharger les véhicules sur nos bornes électriques, et être à 100% au départ des étapes. Ainsi on a l’autonomie suffisante pour faire toute notre journée. Quels sont les goodies du cru 2025 ? Pour les gourmands, on a du salé, du sucré, et puis effectivement, on a du pois, avec les fameux bobs Leclerc, nos t-shirts, et puis la petite nouveauté de l’année, ce sont les chapeaux Leclerc. Quelle est la journée type d’un caravanier ? La journée type d’un caravanier, c’est une grosse journée, on part assez tôt le matin, vers 7h du matin de l’hôtel. On se rend sur le parking technique, où on a le montage de nos véhicules et le chargement des goodies, pendant environ une heure. Puis on enchaîne avec le nettoyage et la préparation des véhicules et de chacun, et on se rend vers le parking caravane, où on est placé en ordre, prêt à partir dans l’ordre des véhicules. C’est un peu le seul moment de pause de la journée, où on peut croiser les copains, les collègues, boire un café, ça dure environ une demi-heure, 45 minutes, il y a la petite chorée, la chorée de la caravane, où les distributeurs peuvent faire leur petit échauffement, et rajouter un peu d’ambiance. On se dirige ensuite vers le départ entre 10h30, 11h, où là, on part pour 4 à 5 heures d’étape, entre 150 et 200 km, suivant les journées. Une fois le parcours terminé, on se dirige vers le parking arrivée, on démonte, et on fait le transfert jusqu’à l’hôtel du soir, ce qui fait un retour vers 19h en général. Et toi, ton rôle dans tout ça, c’est quoi ? Mon rôle, c’est de coordonner l’équipe, de les driver chaque jour, pour être à l’heure au point A et à l’heure au point B, et puis être à leur écoute aussi, quotidiennement, sur l’humain, sur la fatigue, sur la gestion, et toute la coordination, que ce soit pour la journée en étape, et travailler la régulation pour qu’on soit tous dans l’ordre, gérer aussi les à côté, donc les timings avec les hôtels, les transferts, les parcours, c’est une coordination générale de l’équipe. Et toi, qu’est-ce qui t’a donné envie de faire partie du Tour de France ? C’est déjà mon dixième Tour de France, donc le rodage est là, et j’ai toujours autant de passion à faire. Il y a bien sûr une passion pour l’événementiel, puisque c’est mon métier de base, associé à une passion pour le cyclisme aussi, qui permet d’être sur le troisième plus gros événement mondial, au cœur du sujet. » |
Suite à cet entretien, je me dirige vers le lieu de l’échauffement avec la chorégraphie des caravaniers animée par la marque Krys. Une bonne façon de bien commencer la journée !
🕚11h : il est l’heure de rejoindre le pont du Stadium pour le grand départ de l’étape de 156 km. Je monte à bord de mon premier bolide : la cerise avec mon pilote Quentin ! De nombreux spectateurs assistent au cortège festif. Nous avons la chance de déambuler dans les rues mythiques de la ville, normalement piétonnes, comme la rue Alsace-Lorraine, ou la grande place du Capitole. C’est à ce moment-là qu’on se dit c’est parti, on y est vraiment ! Les décors, les villes s’enchaînent, mais la ferveur des spectateurs est là peu-importe le lieu. De nombreuses pancartes ornent les bords de route, les déguisements de cochons, de fleurs, clowns … et depuis peu, les cibles à goodies se multiplient pour attirer l’œil des caravaniers et les challenger. Au programme de l’étape, un tour de Toulouse, avec 4 côtes de catégorie 3 et une belle montée de catégorie 4, bien connue des Toulousains : la côte de Pech David à 20% pour les 8 derniers kilomètres de course qui avait d’ailleurs été proposée à l’organisation du Tour de France pour sa difficulté.
🕜13h30 : L’heure de la « pause » pour les conducteurs de fruits, je change alors de véhicule pour monter sur le poireau. C’est l’occasion pour moi de rencontrer Élie, le grand gagnant du concours internet. Je lui demande alors ce qui a fait la différence entre tous les candidats du poste, et il m’indique que c’est surement sa motivation, son énergie, son sourire et sa passion pour le Tour de France qui l’ont amené là. Il faut maintenant remonter tout le cortège pour se remettre en place de défilé avec les autres chars Leclerc et il m’avoue qu’il s’agit du moment le plus stressant de la journée.
🕞15h20 : Le cortège traverse le centre-ville : Jean Jaurès, Jeanne d’Arc, pour passer la ligne d’arrivée à Compans-Caffarelli. Les Caravaniers rejoignent ensuite le parking technique avant le transfert vers la ville étape suivante. Pour ma part j’assiste à l’arrivée des coureurs avec la victoire de Jonas Abrahamsen, et Ben Healy en jaune.
Cette journée a été rythmée par les clameurs des Toulousains, dans une ambiance folle dont on se souviendra.
Merci à Leclerc, Margaux, Marie, Quentin et Élie de m’avoir permis de vivre de l’intérieur ce rêve de petite fille.